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Ségo, c’est gaulée !

lundi 22 janvier 2007

C’est donc Ségolène Royal qui est parvenue en conformité avec les sondages à remporter en un tour unique les préliminaires de scrutin qui définissent le candidat socialiste chargé de représenter différentes formes de pensées d’appartenance socialiste ; on a quelques souvenirs assez outrecuidant en ce qui concerne déjà la différenciation chevènementiste sur la question. Prête à braver dorénavant le poste de présidentiable Mme Ségolène Royal joue une carte de continuité mitterrandienne qui laisse encore un goût amer dans la gorge des communistes français… C’est donc au bout de quelques semaines de débats internes au Parti Socialiste, largement diffusés par la retransmission simultanée (TV - Radio) que nous avons pût prendre conscience de combien la tendance qui aurait dû être prise pour avancer un choc politique digne d’une confrontation avec la politique contestable de la droite ne sont actuellement pas réunies pour préfigurer les changements sociaux qu’attendent les Français à tel point que Marie-George Buffet y voit de sérieuses inquiétudes quant aux futures orientations que prendront les programmes politiques socialistes.
Très vite devenue une inondation - l’impeachment médiatique des trois débats occasionnés par cette nécessité de définir un candidat n’ayant par vraiment apporté quelque chose de neuf quant à l’avenir « sauce dém » auquel nous vouerait n’importe lequel de ces trois candidats - ainsi qu’un effacement plus ou moins orchestré d’un passé 2002 qui finalement ne passera jamais totalement, Ségolène Royal se retrouve soudain propulsée au rang de chef. Son mari, lui, exhorte l’ensemble du parti à lui laisser les mains libres pendant que ses rivaux d’hier, Mrs Fabius et Strauss - Kahn se déclarent par enchantement unioniste dès à présent prêts à rejoindre son projet alors que s’annonce déjà la conquête, à nouveau interne, du poste de Premier ministre. Et Chevènement au bout pour combler le point d’orgue de la "satellisation socialiste", voilà une solidification destinée à écraser le courant antilibéral...

Le verdict aura quand même permis de définir la mine intérieure qui voua Lionel Jospin à la défaite car lorsque des sympathisants « socialistes », électeurs de gauche de tous temps, se retourne vers des formations plus « révolutionnaires », il y a forcément péril en la demeure et prouve de ce fait que tous les efforts qui étaient nécessaires et qui auraient alors dû être réunis pour soutenir le programme du candidat trotskiste Jospin ne furent pas fournis par les différentes parties avec la même intensité et 20% des électeurs ne se sont toujours pas prononcés au sein du PS.
Intensité qui aujourd’hui ne devrait plus faire défaut laisse songeur puisqu’une certaine rigueur de la pensée politique nous pousserait plutôt à envisager dorénavant un véritable éclatement du Parti Socialiste dont l’ensemble électoral restera toujours subdivisé entre des tendances réellement centristes, une fraction trotskiste issue des combats marxistes et une culture industrielle à l’imitation évidemment de ses rivaux droitiers… Les pourcentages des résultats électoraux se trouvant également modifiés par ces subdivisions, pourquoi pas un premier tour « Ségolène Royal » avec un Parti Socialiste à pas plus de 15 % ! Et oui, au bout du compte on s’apercevra que tout cela fait encore moins bien que Mr. Jospin. J’en tiens le pari d’autant plus que la récente identification de Chevènement avec une gauche antilibérale risque fort de modifier les habitudes de nombreux électeurs mais après tout il doit être prêt à racoler où il peut depuis sa dissidence socialiste, sans compter sur la véritable gauche antilibérale qui n’a pas encore définie son candidat représentatif des collectifs du 29 mai et qui n’a sûrement pas encore dit son dernier mot mais dont les idées politiques définissent à elles toutes seules les lignes capables de modifier l’état habituel du fonctionnement de l’État où se figent les formes les plus transcendées de pouvoirs fétichisés résultantes de l’épanchement des ambitieux, carriéristes qui ne se soucis guère d’appliquer des politiques en conformité avec une certaine justesse idéologique dont la volonté de passer à une VI ème République constitutionnelle voile bien des cachotteries.
Ha, elle risque pas de relire Marx Ségolène, c’est Clausewitz ! « 24° à noël avec Ségolène (?), 33° à noël avec Ségolène (?), 35° à noël avec Ségolène (?) »… de quoi fondre… en larmes.

Qu’elle l’ait volée sa victoire, nous n’irions pas jusque là… En tous cas Mme Royal a supplanté et coiffé au poteau les habitudes, qui pourtant étaient politiques, des « grosses pointures » d’un parti socialiste qui, à force de se tourner à chercher intérieurement ce que les forces de la gauche extérieure au PS lui fournissaient jusque là et notamment en 1981, a fini par tourner sur lui-même et fait tourner son naufrage en de faux démarrage cachés !
La gauche est ailleurs qu’au Parti Socialiste, basée sur d’autres principes politiques, et le fera savoir lors du premier tour des présidentielles… comme elle le pourra.