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USraël-Iran 2007 A vos marques, prêts, feu et repartez définitivement

La Tragédie Néo-Coloniale Occidentale du XXIème siècle

Publié le mercredi 10 janvier 2007.


De 450.000 à 900.000 morts en Irak, avec un pic de probabilité à 650.000 morts, le mensonge et les menées guerrières de l’Occident pro-américain sont déjà plus meurtrières qu’un Tsunami. Comme dans toute époque de folie collective amplifiée par la médiocrité humaine et l’exacerbation médiatique des enjeux et des passions, la seule chance d’empêcher l’aggravation de la guerre, aux conséquences humaines, culturelles, économiques et écologiques désastreuses tant en Orient qu’en Occident est l’intervention décisive d’individus capables de placer leur conscience et la question du sens de la vie au dessus de leur routine, de leurs intérêts immédiats ou des convenances ; d’individus capables de la liberté intérieure d’agir au mieux, là où le hasard de leur naissance ou les mérites de leurs carrières - ou les deux conjugés - les mettra en situation d’influer décisivement sur le cours collectif des événements aux moments qu’ils reconnaîtront et qu’il leur appartiendra de saisir. de la façon qu’ils pourront.

2001 - 2007, le prétexte de la guerre globale permanente contre la terreur (selon la terminologie de l’administration G.W. Bush, du Pentagone, des néo-conservateurs et des sphères d’influences pro-sionistes appuyés par leurs relais dans la presse et les médias en Occident) a déjà permis le déploiement militaire américain, otanien ou européo-onusien en Afghanistan, en Irak, au Liban, en Somalie, en attendant le Soudan (Darfour) et l’agression programmée de l’Iran : en ce début 2007, l’Iran est sous la menace directe d’une attaque aérienne massive, voire nucléaire tactique de la part d’Israël et des Etats-Unis.

Toutes les stratégies, les tactiques des guerres de colonisation et de décolonisation du XIXème et du XXème siècle sont actuellement à l’oeuvre au Moyen-Orient et dans la Corne de l’Afrique du fait de l’administration G.W. Bush, de l’OTAN, mais aussi, semble-t-il du fait du conseil de sécurité de l’ONU - composé majoritairement de nations coloniales.

Comme au XIXème siècle, les populations occidentales sont invitées par des médias (privés et publics) contrôlés à comprendre ces interventions militaires comme des "campagnes de pacification" dans des pays de race ou de culture présentées comme inférieures ou dangereuses pour la paix, la sécurité et la prospérité de nations occidentales sûres de leur bon droit.

Mais sur le terrain, il apparaît que la principale différence entre le colonialisme moderne de la période du XVIIème au XXème siècle et le néo-colonialisme militariste du tournant du millénaire réside dans le fait que la guerre de décolonisation fait immédiatement suite à la guerre de colonisation. Le "colon" ou l’occupant ne jouit plus de sa parenthèse historique de quelques siècles ou de quelques décennies prospères et débonnaires sur le dos de l’indigène. Le néo-colonialisme militariste du XXIème siècle en Orient (Israël-Palestine, Afghanistan, Irak, Liban,...) et dans l’Est de l’Afrique ne connait pas de phase pacifiée de prospérité par ponction des richesses locales (1). Son mode-même d’installation détruit les infrastructures qui permettraient cette ponction et la guerre de décolonisation qui s’allume immédiatement empêche les prises de bénéfices attendue de la reconstruction.

La seule prospérité générée en Occident au cours du processus l’est auprès des géants énergétiques qui tirent avantage de la flambée des prix et par un mécanisme attendu et éprouvé après 60 ans de guerres chaudes et froides : une croissance économique artificielle générée à partir des budgets de "défense" inouis et de déficits publics abyssaux équilibrés par les flux financiers provenant de la délocalisation de la production industrielle en Asie.

L’aventure néo-coloniale militariste surtout américaine, anglo-saxone, mais aussi occidentale et atlantiste (incluant Israël) apparaît d’ores et déjà comme une erreur historique tant sur les plans économiques, que par la destructuration politique et socio-culturelle des nations globalisées et devenu multi-culturelles, tant en Orient qu’en Occident ; sans parler du temps perdu pour faire globalement face à la crise climatique déjà présente.

Les populations semblent avoir une influcence contrastée sur ces processus et leur intervention que ce soit par la contestation ou la voie électorale semble même devoir accélérer et radicaliser la crise. Ce fut le cas au tournant du siècle avec les mouvements anti-globalisation qui ont radicalisé les politiques sécuritaires et de contrôle social et plus récemment en 2006 avec la défaite électorale des républicains (la première depuis longtemps, si on exclut les fraudes) qui, loin d’empêcher une attaque contre l’Iran, ne fait qu’en hâter la perspective dans le laps de temps encore imparti à l’administration de G.W. Bush.

L’heure est à la plus grande incertitude, c’est-à-dire qu’il faut comprendre, comme avant l’invasion de l’Irak en 2003, que l’heure est aux certitudes criminelles en marche depuis longtemps, l’heure est aux tendances lourdes d’une logique de guerre perçue par trop de sphères aveuglées par leurs propres strass et paillettes comme inéluctable, voire souhaitable, bien qu’elle ait déjà démontré son caractère totalement incontrôlable, criminel et catastrophique.

G. K.

Media watch - Veille médiatique :

- 10/1/2007 : l’opportunité unique pour Israel d’attaquer l’Iran : 2007

http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=3573

- 10/1/07 : la Somalie, un nouvel Irak ou un nouvel Afghanistan
http://antiwar.com/justin/?articleid=10299

(1) c’est différent en ce qui concerne le post-colonialisme, notament celui de la France en Afrique ou du néo-colonialisme économique des Etats-Unis en Amérique du Sud, où les flux financieres et de matière premières ont été maintenus ou établis par l’instauration de dictatures locales.