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> Aprés les deux mamelles du patriarcat... pénurie laitière pour l’hétérosexime...

22 juin 2006, 12:01, par RadiKal Klito (pseudonyme sans mystère)

Voici un bien curieux féminisme qui est décrit là !

Quelles sont les références à part Judith Butler ?
Quelles sont ces théoriciennes de la clitocratie ?
Je crois que les assemblées non mixtes (où ne se retrouvent pas forcément que des femmes biologiques) feront toujours fantasmer les hommes (sociaux)...mais aussi certaines femmes (sociales qui ne sont jamais allées dans des assemblées non-mixtes).

Cela dit pour en savoir plus sur la déconstruction des genres et des cathégories (pour ceux que ça interesse) :
Marie Hélene Bourcier : "Queer Zones" 1 et 2(comment semer la zone dans les cathégories de genres,de sexualités, d’ethnies, de race, etc, bref toutes ces cathégories si chères à l’universalisme républicain.)
Béatriz Préciado :"Manifeste Contrasexuel" (une sorte de godocratie accessible à tout-e-s)
Et pour en savoir plus sur l’économie patriarcale(sans laquelle l’économie capitaliste ne peut pas survivre) :
Christine Delphy :"l’énnemi principal"(qui n’est pas l’être doté d’un pénis...).

A propos d’harmonie entre les êtres ; une piste :
On pourrait en finir avec les catégories hommes et femmes (en gros le projet de Butler et d’un féminisme contemporain queer non mentionné dans cet article). Comme on s’est aperçu qu’on arrivait pas à supprimer les catégories "hommes" et "femmes" et qu’un tel projet aboutirait à un délire totalitaire avec catégorie unique nihommenifemme (improbable) style le mythe du sujet républicain universel (en fait mâle, blanc, hétérosexuel et pas prolo), la tendance actuelle est à la démultiplication des genres : En plus des hommes (sociaux) et des femmes(sociales), il y a les lesbiennes (qui ne sont pas des femmes dixit Monique Wittig), les butchs (qui ne sont pas des hommes), les fems (qui ne sont toujours pas des femmes), les gays (qui ne sont pas des hommes), les folles (qui ne sont pas des femmes), les transgenres male to female, female to male, voire female to female (hyperperformativité jusqu’à l’absurde), male to male (idem), les garçons (êtres dotés d’un pénis qui ne veulent pas forcément être des hommes sociaux), les garçons manqués (qui ne sont pas forcément machos), les ambisextre (qui ne sont pas déterminé-e-s sur le/les genres qu’il-elles désirent), les sologâmes (qui ne vivent pas en couple ou en communauté mais ont une vie sexuelle et affective), les polygâmes-mais-quand-ça-marche-dans-les-deux-sens, les androgynes, les intersexes (à condition qu’on ne les mutile pas à la naissance), les nymphomanes - à clitoris, à pénis, à vagin, à gode, à vibro, ou à tout autre chose-, les abstinent-e-s, les autosexuel-le-s, les asexuel-le-s, les sado-maso, les contrasexuel-le-s, les hypersexuel-le-s (qui sexualisent tout leur corps et pas seulement les parties génitales)etc..., de toutes origines, de toutes croyances (religieuse ou non), de toutes couleurs de peau, de tous gabarits et de toutes tenues vestimentaires.

En revanche on pourrait opter pour le bannissement de certaines conduites typiquement performatives qui font l’homme social voir l’être macho (qui peut occasionnellement être doté d’un clitoris ou d’un vagin) : Monopoliser la parole (conduite particulièrement difficile à éliminer), parler au nom ou à la place des autres (idem), décider au nom ou à la place des autres (idem), diaboliser les féministes ou leur faire de faux procès, focaliser sur le pénis ou imaginer que le clitoris va supplanter le pénis, soupçonner les lesbiennes ou les gais de faire du prosélytisme, monopoliser l’espace (la rue, la route avec sa bagnole, etc...), monopoliser l’espace sonore (par la prolifération de braillements nocturnes), envahir les espaces de réappropriation (ou ne pas supporter de n’y être pas conviés), emmerder la nuit tous les êtres non dotés d’un pénis et/ou non virils, frapper, casser la gueule, peloter, agresser, violer, tuer, guerroyer, vouloir à tout prix et plus ou moins manifestement être le-la chef-fe...
Quelques conduites plus typiques des femmes sociales auxquelles il vaudrait mieux renoncer :
La dépendance financière (mais là on fait ce qu’on peut entre le travail domestique et les écarts de revenus), la dépendance affective (possible uniquement si on multiplie les échanges affectifs hors du couple), la dépendance technique et technologique (vive les workshops/ateliersenfrançais), la timidité (pas facile mais avec de l’entre aide on peut y arriver), la conviction qu’on ne sait pas parler ou qu’on a rien à dire, la transmission de la soumission aux enfants (plus particulièrement aux filles), le dévouement, le sacrifice, l’attente, la fusion (souvent l’un-e fusionne, l’autre pas)...
Enfin quelques conduites communes à tous les genres qui me paraissent aussi néfastes pour l’harmonie des relations humaines :
La passion amoureuse (qui souvent n’est pas réciproque, qui le cas échéant peut pourrir la vie des copin-e-s, mais aussi de l’être soit-disant aimé et finalement de sois-même aussi), la jalousie (sentiment socialement construit mais dont la souffrance est bien réelle), la rivalité...
Vaste projet mais ça vaut la peine de s’y atteler.

De l’intérêt de parler du clitoris ???
A mon sens non pas pour instaurer la clitocratie (encore jamais vu) mais plus prosaïquement pour savoir comment c’est fait et à quoi ça sert (ça vaut le coup surtout si on en a un !) ; ça peut paraître dingue mais on apprend pas ça à l’école (alors que le pénis on fait dans le détail).
Accessoirement, c’est un point de départ intéressant pour expliquer la construction sociale des sexes et des genres.
Exemple : Selon la tradition patriarcale, la division des rôles sociaux "homme" et "femme" et donc les rapports de domination seraient fondés sur une vérité biologique : la différence des sexes. D’un côté le sexe mâle, le pénis, à la fois organe de plaisir et organe de reproduction. De l’autre côté le vagin et l’utérus (mais si c’est comme ça qu’on l’apprend à l’école), le vagin étant mis en parallèle avec le pénis, soit organe de soit-disant plaisir (le problème étant que dans la plupart des cas ça ne marche pas très bien) et bien sur de reproduction (le plus sur chemin vers l’utérus). Or pour les besoins de la cause (la vérité biologique) et ce depuis le siècle des lumières, on occulte un élément biologique : le clitoris (à l’heure actuelle on le mentionne dans les manuels scolaires sous la forme d’un petit point, ou on le décrit comme un organe bien plus petit que le pénis, ce qui est biologiquement faux). Problème : le clitoris est un organe dont l’unique fonction est le plaisir et il s’avère que les femelles biologiques peuvent très bien se passer du coït pour jouir (en revanche le coït ne leur garantit pas la jouissance même si certaines y parviennent).
Bref la vérité biologique pour les besoins de la cause reproductive n’est ni une vérité, ni même véritablement de la biologie puisqu’il manque un morceau : Il s’agit bien d’une théorie socialement construite et ça s’appelle de l’excision mentale ; un très grand nombre de femmes ignorent cet organe ou son entière réalité (sa taille réelle équivalente au pénis, son anatomie, sa fonction et ses potentialités) où croient que la sexualité clitoridienne est secondaire et immature (puisque la psychanalyse s’en est mêlée). Cela dit on est bien d’accord, ce n’est pas le clitoris qui fait la femme, pas plus que le vagin ou l’utérus. Mais tant qu’à faire si on en a un autant en profiter (d’autant plus qu’il ne débande pas après l’orgasme et qu’il permet des orgasmes multiples).

Le clitoris, tout comme le pénis (ou l’utérus pour les essentialistes) peut devenir un étendard.
Le pénis érigé en sceptre devient phallus (ce qui n’est plus la même chose), et donc historiquement le phallus est l’emblème de la phallocratie : La maîtrise de la reproduction (et de la productivité en la matière) par les hommes sociaux dotés d’un pénis-phallus (pénis lourdement chargé d’une valeur symbolique qui d’ailleurs doit parfois être encombrante et pesante). Les êtres simplement dotés d’un pénis (sans la surcharge du phallus), sont hors jeux (par exemple les mâles biologiques non virils) et n’ont pas accès au pouvoir. Car la phallocratie est bien un rapport de pouvoir de certains hommes sur les femmes biologiques ou non, sur les mâles biologiques qui ne sont pas des hommes et d’ailleurs sur tous les êtres qui ne sont pas des hommes-des-vrais (possesseurs du sceptre phallus). Cela dit en passant entre tous ces êtres soumis au pouvoir phallocrate, il y a d’autres rapports de pouvoirs tels que le machisme, le sexisme, l’hétérosexisme, sans parler du racisme, de la lutte des classes, du colonialisme...
Que se passe-t-il si le clitoris devient un étendard ?
La Klitocrâtie ??? On peut toujours rêver ! Pour l’heure les murs de nos rues et les portes des toilettes publiques sont toujours et encore recouverts de phallus graffés (vulgairement de bites dessinées) et non de Klitos, les femmes biologiques ne rivalisent pas sous la douche en exhibant leur Klit, les clitoris ne sont pas des instruments de viol et les rares êtres dotés de clitoris ayant accès à des postes pouvoir auraient bien du mal à faire que notre monde soit gouverné par le Klito (si tant est que ce soit leur préoccupation).
Alors qu’est-ce que ça donne un emblème Klitoridien ?
Une vaste blague, un emblème non reproductif, qui n’interdit pas la reproduction mais n’en fait pas un impératif catégorique (ce qui après tout aujourd’hui, en France est une réalité, alors pourquoi s’accrocher) et enfin un appel à la jouissance ou tout du moins à un minimum de bien-être.

Alors tremblez phallocrates... RadiKal Klito VainKra !

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