Salut les révolutionnaires virtuels.
Votre initiative ne m’a même pas fait rire, mais plutôt désespéré. Merci à vous pour cette vaste farce qui contribuera aux nombreux actes d’auto-décrédibilisation des anars par les anars. Bien qu’étant moi même anarchiste, je comprend que la majorité des gens prennent les militants libertaires pour des guignols quand je lis de telles inepties.
Une révolution ne se décrète pas : un changement de système politique implique un travail de terrain de longue haleine, une remise en question de nos conditionnements, de nos modes de fonctionnements, et tout cela ne se fait pas sur un claquement de doigt ou une déclaration d’intention. Les révolutions que l’histoire a connu ont toujours été le fruit d’un contexte précis qui a poussé une grande quantité de gens à se poser des questions, à s’organiser, à se battre. Avant que la révolution espagnole de 1936 ne soit possible, il a fallu plusieurs décennies de lutte, sur le plan syndical, social, idéologique, il a fallu la construction d’alternatives solides ( éducation populaire, organisation de réseaux de solidarité, de comités de quartier, etc. ), et une première tentative de soulèvement impulsé par des gens armés, structurés, organisés et surtout crédibles parce qu’actifs de longue date, et qui a abouti à l’emprisonnement de milliers de personnes.
Ce que je vois dans votre pitoyable déclaration, c’est l’expression d’une frustration (bien compréhensible) de ne pas voir de changement palpable. Mais l’idée que vous apportez est la manifestation d’un conditionnement de consommateur bien petit bourgeois : il faut tout, tout de suite, et surtout sans effort. Tel des enfants capricieux, vous pensez qu’il suffit de vouloir pour pouvoir. Vous ne trouverez pas la révolution dans son bel emballage avec le mode d’emploi comme vous semblez le croire.
Et le pire, c’est que vous savez pertinemment que votre « démarche » est condamnée à l’échec, mais vous vous en foutez, vous le faites quand même, au risque de dégoûter encore plus les gens de se battre. Vous pourrez ensuite retourner à vos occupations en vous disant qu’« on aura essayé ». Vous parlez de « lancer la machine », sans vous préoccuper de savoir si elle existe. Vous parlez de « changer de stratégie » mais quelle est la votre ? Faire passer les anarchistes pour des bouffons ? Je vous rassure, sur ce point c’est réussi.
Mettez-vous à la place de ceux qui lisent votre communiqué : que voient-ils dans cette appel ?
Simplement une poignée de beaux-parleurs qui ont la flemme de mener sérieusement, et sur le long terme, le travail de fourmi qu’est la lutte sociale, et qui réclament de la chair à canon pour se jeter dans le mur.
Ne comptez pas sur moi pour être le kamikaze de votre appel bidon.
Cédric Teniota
N’hésitez pas à me répondre : teniota@hotmail.com
Salut les révolutionnaires virtuels.
Votre initiative ne m’a même pas fait rire, mais plutôt désespéré. Merci à vous pour cette vaste farce qui contribuera aux nombreux actes d’auto-décrédibilisation des anars par les anars. Bien qu’étant moi même anarchiste, je comprend que la majorité des gens prennent les militants libertaires pour des guignols quand je lis de telles inepties.
Une révolution ne se décrète pas : un changement de système politique implique un travail de terrain de longue haleine, une remise en question de nos conditionnements, de nos modes de fonctionnements, et tout cela ne se fait pas sur un claquement de doigt ou une déclaration d’intention. Les révolutions que l’histoire a connu ont toujours été le fruit d’un contexte précis qui a poussé une grande quantité de gens à se poser des questions, à s’organiser, à se battre. Avant que la révolution espagnole de 1936 ne soit possible, il a fallu plusieurs décennies de lutte, sur le plan syndical, social, idéologique, il a fallu la construction d’alternatives solides ( éducation populaire, organisation de réseaux de solidarité, de comités de quartier, etc. ), et une première tentative de soulèvement impulsé par des gens armés, structurés, organisés et surtout crédibles parce qu’actifs de longue date, et qui a abouti à l’emprisonnement de milliers de personnes.
Ce que je vois dans votre pitoyable déclaration, c’est l’expression d’une frustration (bien compréhensible) de ne pas voir de changement palpable. Mais l’idée que vous apportez est la manifestation d’un conditionnement de consommateur bien petit bourgeois : il faut tout, tout de suite, et surtout sans effort. Tel des enfants capricieux, vous pensez qu’il suffit de vouloir pour pouvoir. Vous ne trouverez pas la révolution dans son bel emballage avec le mode d’emploi comme vous semblez le croire.
Et le pire, c’est que vous savez pertinemment que votre « démarche » est condamnée à l’échec, mais vous vous en foutez, vous le faites quand même, au risque de dégoûter encore plus les gens de se battre. Vous pourrez ensuite retourner à vos occupations en vous disant qu’« on aura essayé ». Vous parlez de « lancer la machine », sans vous préoccuper de savoir si elle existe. Vous parlez de « changer de stratégie » mais quelle est la votre ? Faire passer les anarchistes pour des bouffons ? Je vous rassure, sur ce point c’est réussi.
Mettez-vous à la place de ceux qui lisent votre communiqué : que voient-ils dans cette appel ?
Simplement une poignée de beaux-parleurs qui ont la flemme de mener sérieusement, et sur le long terme, le travail de fourmi qu’est la lutte sociale, et qui réclament de la chair à canon pour se jeter dans le mur.
Ne comptez pas sur moi pour être le kamikaze de votre appel bidon.
Cédric Teniota
N’hésitez pas à me répondre : teniota@hotmail.com