Engagez-vous, engagez-vous ! Qu’ils disaient...

"Engagez-vous, qu’ils disaient... vous verrez du pays".

L’engagement politique, religieux, associatif, syndical est en perte de vitesse un peu partout. Pourquoi ? quelques explications.

La première, évidente, c’est qu’il n’y a presque plus personne pour faire autre chose que de s’occuper de ses affaires et de regarder la télévision (3h30 par jour et par Français, chiffres juillet 2003). Individualisme et média-dépendance... Contre celà, faut-il rappeler que le Titanic planétaire rempli d’individualistes téléspectateurs piloté par ses commandants de bord élus au suffrage universel est déjà en vue de son iceberg économique, social, écologique et sécuritaire.

La deuxième, c’est que rares sont celles et ceux qui s’identifient encore à des idées, des croyances ou à une vision politique portée par un groupe, un parti, un syndicat, une église, etc. ou bien s’ils le font, c’est parfois faute de mieux et en regrettant ses insuffisances.

C’est que ces formes tant "anciennes" que "modernes" de l’action collective sont en désaffection durable. Pour faire court, elles ont échoué et, sauf régression et nostalgie, sont en voie d’être rejetées dans les oubliettes de l’histoire.
Il faut bien dire aussi que les organisations, partis et associations "à l’ancienne", ont trop souvent une ambiance pourrie par des phénomènes de pouvoir et d’orthodoxie. Celles-ci amplifient les rivalité ou des petits jeux de la perversité ordinaire de certains membres et de la "logique d’appareil" elle-même qui manipulent à partir des valeurs, des principes et des croyances censés être partagés. Cherchez la différence avec les "groupes sectaires totalitaires" dénoncés par les antisectes.
Personne ne veut plus croire en rien, ni exprimer ses principes parce que croyances et principes ont été trop instrumentalisés pour asservir les uns ou exclure les autres.

C’est une raison de plus après une ou deux expériences associatives ou militantes cuisantes de rester chez soi à zapper tranquillement. On vit déjà toutes ces manipulations, contraintes et perversités avec les gouvernements, les administrations, au boulot et parfois même en famille. Certains peuvent se dire pas besoin de remettre ça en plus dans une association ou en se mettant à militer.

L’avenir de l’engagement "collectif", "citoyen", "pour le bien de tous", "pour un monde meilleur" de toutes les façons dont il mérite d’être amélioré n’appartient cependant pas encore entièrement au Téléthon. Il semble bien plutôt revenir aux groupes, aux réseaux et aux actions orientées vers le concret et capables par leur ouverture d’esprit de regrouper des gens et des organisations venant de tous les horizons culturels, politiques, religieux et de toutes les couches sociales. Il s’agit des "réseaux d’initiatives", des "collectifs" durables ou ponctuels. Ils sont souvent efficaces, à la fois locaux et reliés à d’autres ailleurs, inventifs, peu ou pas hiérarchisés. Chacun y apporte ce qu’il veut ou ce qu’il peut, sans obligations ni culpabilisation. On peut citer dans ce registre les collectifs "Action Logement", "La Coordination de l’Appel de Strasbourg" et bien d’autres.

Et si le réseau ou le collectif en question se voit récupéré par une tendance (idéologique, politique, tactique) qui réussit à exclure les autres - petit jeu bien connu en politique et en religion -, bien vite cette tendance se retrouve toute seule avec plus du tout de collectif autour. L’action restant à accomplir allant se cristalliser ailleurs sous une autre forme... ou pas.

A bientôt,

NoTV