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Le « NAIRU »

samedi 15 octobre 2005

Pour beaucoup encore trop considéré comme une conséquence de la robotique qui pose la difficile exigence de la limitation de la main d’œuvre, la notion d’utilisation du terme « chômage » semble se destiner à d’autres desseins dont les contours principaux jouent avec des paramètres de pression conduisant le salariat (ouvriers et employés) à devenir plus docile, moins revendicatif et de ce fait perdant petit à petit certaines aptitudes de base propre au militantisme politique…

Perte des salaires, perte des droits syndicaux presque inexistants face au pouvoir incommensurable des forces financières devenues de plus en plus incrédules en matière de licenciements et perte de la considération humaine du chômeur devenu inutile ; le nombre des inactifs qui ne cesse de croître est devenu le leitmotiv principal de toutes les formations politiques confondues - tient, y aurait-il donc un certain terrain d’entente sur la question bien que les moyens de l’aborder diffèrent selon que l’approche soit de gauche ou de droite ainsi que la prise en charge et les réponses qu’elles donnent au problème - alors qu’augmente le nombre des plus pauvres et que poussent comme champignonneuses paradis fiscaux pour grandes fortunes… Décidément le capitalisme devenu sans foi ni loi repousse aux limites de l’impossible la survie de cette masse anonyme que sont les chômeurs tenus en étau entre un fichage administratif et l’angoisse de lendemains de plus en plus difficiles.

Faisant partie intégrante des politiques économiques actuelles une critique vive commença à s’affirmer auprès de la Banque centrale européenne en 2000 par l’intermédiaire d’un économiste Prix Nobel en 1985 Franco Modigliani qu’il accuse directement de programmer le chômage et de n’en faire qu’une « quantité négligeable » ne faisant qu’un problème subalterne, de seconde importance. Responsable du taux de chômage élevé en Europe, la BCE va être son dernier combat. Encore en conférence à 82 ans à Freiburg, il rappelle d’où vient l’actualisation d’un problème économique soulevé en 1975 initialisé par « NAIRU ». "Le chômage est principalement […] le résultat de politiques macroéconomiques erronées [les décisions des Banques Centrales] inspirées par une crainte obsessionnelle de l’inflation […] et une attitude considérant le chômage comme quantité négligeable ("a benign neglect for unemployment") […] apparemment basées sur une utilisation critiquable de la soi-disant approche du NAIRU ("an objectable use of the so-called NAIRU approach")".

Plus docile mais aussi accusé d’être responsable de sa situation le chômeur se considère comme une roue de secours d’un système cumulatif des profits redistribués selon les mêmes principes inégalitaires. Un peu comme un remplaçant assis sur un banc de touche, il attendrait une heure qui ne viendra pas ou que très laborieusement, au prix d’harassantes concessions de passages à « des mises à l’essai » plus ou moins longues mais toujours suffisamment courtes pour permettre au patronat d’économiser un salarié ou un intérimaire en faisant grappiller une main d’œuvre flottante de stagiaires devant s’estimer heureux de passer deux trois semaines dans une entreprise en « mise à l’épreuve de capacités » pour augmenter par la suite sa possibilité d’embauche… Vaste plaque tournante d’une gracile main d’œuvre n’ayant même plus le droit de travailler…

en savoir plus sur le NAIRU, la face cachée du chômage http://www.lenairu.blogspot.com/

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