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Quoi de neuf au PS ?

Le Parti socialiste nouvelle formule

jeudi 21 septembre 2006

Suite à une critique au sujet de la formation des jeunes du parti socialiste une flopée d’interrogations subsiste au sujet de la "reproduction" d’une structure politique sans cesse en renouvellement, quitte à friser le discours sécuritaire pour fonctionner avec l’Etat policier...

Peu empressé de reconnaître à sa juste valeur les programmes politiques mis en œuvre par Lionel Jospin dont le simple retrait temporaire aura suffit à le museler pensait-on, maintenant que le temps à permis d’actionner d’autres prétendants toujours à son encontre et de la part intérieure de son propre parti qui représente autant de détracteurs qui cautionnèrent sa défaite ; le parti socialiste tant craint, tant redouté par les communistes se présente sous une nouvelle mouture faisant déjà claironner à l’opinion un « sarko-lène » vindicatif qui ne peut s’expliquer que part les tendances suivies par ce parti à propos de l’encadrement de sa « jeunesse » dont le chargé en poste n’est autre qu’un ancien de l’OAS et de la guerre d’Indochine. C’est pas pour le principe mais pour le symbole et le parti socialiste aurait atteint une portée d’une portée différente s’il avait confié la responsabilité de l’encadrement des jeunes à un ancien alpiniste, un instituteur ou un sportif quelconque mais un ancien de l’OAS qui s’infiltre au PS c’est déjà la fin du PS et explique bien des traquenards dans lesquels ce parti s’embourbe pour que d’ici à ce qu’on l’entende parler de « colonialisme social » il n’y a qu’un pas que franchirait la candidature de Mme Royale…

Théo Balalas (note en bas de page)enseigne aux jeunes socialistes primo arrivant les biens fondés de l’ordre moral, sécuritaire et probablement pétrolifique et uraniumesque, c’est normal me direz-vous, après tout c’est le même pays et la même armée… En pleine dérive droitière ou centriste carnassière, pire encore est la présence de Mr. Rocard aux joutes estivales d’un Bayrou bien empressé d’emboîter le pas aux problèmes climatologiques comme si soudainement l’esprit droitier avait subitement décidé d’en faire également son cheval de bataille.

Si ses programmes politiques à venir prennent progressivement une tessiture sarcomateuse et que les plus gauchistes de ses militants y perdent leur sarcoplasma, n’en est-il pas redevable, ce parti socialiste, à sa propre volonté d’ouverture désireuse de ratisser autant dans le centre droit que chez les déçus de l’extrême gauche - car là, oui, il en existe encore une des gauches - pour finalement déjà prétendre compter ses voix dans des sondages d’opinions dont les résultats ne nous mentionnent jamais que le concept d’opinion exprime au préalable quasiment 40% d’abstentionnistes ! Si Mme Royale pense s’adresser à cette tranche publique, elle est mal barrée et ferait mieux de s’interroger sur les manières infaillibles de passer le premier tour car premier tour il y aura bien et rien ne prédispose pour l’instant les socialistes en purée de candidats à en franchir le cap.

Etonnement du paradoxe de sa situation basé sur des sondages d’opinions qui mettent surtout en exergue le taux d’abstentionnistes car l’opinion ne peut être triée sur le volet derrière des hypothèses d’urnes toujours en apnée de surprises, Ségolène Royale va même plus loin en exprimant son souhait du retrait de la carte scolaire, gage de mixité sociale lorsqu’elle donne droit à la gratuité dans l’accession à des services culturels (bibliothèques, cinémas, sites sportifs, piscines…). D’un côté on va leur demander leurs papiers d’identités et d’une autre pente on leur retirerait leur carte scolaire à nos jeunes c’est là une preuve flagrante de la politique du vide alors qu’à aucun moment Mme Royale n’a osé émettre l’éventualité d’accroître ces droits auxquels devraient donner permission la carte scolaire… Si elle avait développé un projet scolaire de carte d’affiliation pour une gratuité totale des services de la culture ou à coût symbolique au lieu d’en prononcer la pure et simple ablation alors Mme Royale aurait fait un pas en avant dans la course à la candidature pour la présidentielle mais là le paradoxe de son hypothétique popularité reste en suspension d’une politique en travers qui n’a plus rien à voir avec une politique dite de gauche.

Et que ferait-il d’autre ce parti socialiste qui d’ailleurs au passage en a perdu ses majuscules que de poursuivre un projet politique français là où l’avait laissé Lionel Jospin, raillé par les siens, houspillé par son opposition et délaissé dans les résultats par la faute avant tout des membres contestataires de son propre parti mais pas par les autres formations de la gauche qui elles ont d’autres programmes que les socialistes jugeraient trop sévères et après ce même parti socialiste oserait aller jusqu’à vous dire qu’ils essayent ainsi de change les choses, la « donne » pour les plus mercantiles d’entre d’eux, au PS, jusqu’à prendre le risque de ne pas même franchir le premier tour de scrutin… Du moins est-ce là l’aigreur que cette structure politique nous laisse dans la gorge depuis 2002 lorsqu’on contemple la direction totale libérale et sécuritaire dans laquelle sombre également ce parti socialiste mais ça on pouvait s’en douter depuis les différents Mitterrand - Marchais, c’était en 1983 déjà...

Plus sérieuse et forte en est encore la preuve que le parti socialiste puise la force de sa politique dans des sources qu’il ne rempli pas ou que très peu. Prenons cette volée d’amendements déposée à l’Assemblée contre la privatisation d’EDF / GDF sur lesquels les deux tiers sont le fruit du travail du groupe communiste qui malgré ses efforts n’obtient pas la traduction de son labeur en une reconnaissance électorale souvent flouée au bénéfice des socialistes, seuls aptes à … se planter ! Dans le genre d’équations explicatives il y en aurait d’autres qui éloignent d’autant le parti socialiste d’une politique de gauche mais certainement que ce n’est pas là ce que lui demandent ses actionnaires…

En supplément aux sondages d’opinion qui, à tort d’exprimer prématurément le résultat des urnes, finissent par finalement voiler le poids des abstentionnistes ; faudrait-il encore rajouter en prime ce non sens démocratique qui fait que la manière dont fonctionne et s’établit le système capitaliste mondialisé ne concerne guère plus qu’entre à peine dix ou trente pour cent d’individus détenant à eux seuls l’intégralité des richesses financières monopolisant ainsi le marché boursier où ce partage encore quelques bénéfices mais pas entre les mains de la main d’œuvre qu’ils emploient pour ne leur servir qu’à accroître ces bénéfices qui les enrichissent avec pour conséquence à long terme la tendance à faire des employés une marchandise jetable menacée par tout type de recyclages. Dans cette phase d’élitisme absolu dans laquelle s’est engouffrée l’humanité entre guerre « préparée » contre le terrorisme aboutissant finalement à celle menée depuis les années 70 contre le pétrole et les attentats qui y étaient liés, quel triste spectacle d’y voir s’élaborer la fresque du jeune militant éjectable comme si la jeunesse était automatiquement has been dès lors qu’elle s’adresse à un candidat à la présidentielle qui ne saura bientôt plus où puiser pour augmenter son potentiel rassembleur autour d’une unanimité devenue, au fur et à mesure de ses sorties, éminemment contestable, peut-être même « dérangeante »… Cela est encore plus troublant en provenance d’une structure telle que celle d’un parti socialiste qui ne s’est jamais autant présenté qu’aujourd’hui en sections isolées préparant le combat de ses contradictions où l’effacement des raisons et des unions qui l’avaient conduit au pouvoir accompagné, à peu près à parts égales, des communistes en 1981, des écologistes ensuite pour finir jusqu’à l’oubli de sa vocation politique dans un centre mou où gauche (-es) et droite (-es) finiraient de toutes façons par se réunir en une seule par sa même extrême… En conséquence de quoi l’anarchisme n’est plus un rejet mais une solution, une cataracte aux aveuglements ; la solution à des politiques devenues borgnes ! Une nouvelle forme de syndicalisme en progrès ?

Note de bas de page :

Cf. le parfait compte rendu d’Olivier Cyran sur bellaciao.org le 31 juillet 2006 :
QUAND PS RIME AVEC OAS.

(Pour des raisons de non disponibilité de l’article - il ne figurait pas dans l’édito - j’en cite ci-dessous le contenu à des fins pédagogiques et non-lucratives :)

lundi 31 juillet 2006 (14h25) :

QUAND PS RIME AVEC OAS

Article paru dans le dernier CQFD :

"CITATION Quand PS rime avec OAS

Le parti socialiste est bien le plus apte à rassembler toutes les "forces de gauche". Théo Balalas en est la preuve vivante : vétéran de l’OAS et cofondateur du FN à Marseille, ce barbon de l’Algérie française s’occupe aujourd’hui d’encarter les nouveaux adhérents du PS des Bouches-du-Rhône. Enquête CQFD
Grande promo de l’été au PS ! Pour vingt euros tu as ta carte au parti, et la chance en prime de " battre la droite en 2007 ". Cette campagne de recrutement en solde, lancée fin mars sur Internet, serait déjà un triomphe : 75 000 nouveaux adhérents en moins de trois mois, pour un total de 200 000 "militants", selon un premier bilan établi en juin. A cette occasion, la direction du PS s’est réjouie de constater que les nouvelles recrues, majoritairement issues des classes aisées, dessinaient l’image d’un parti "féminisé, rajeuni, urbain et diplômé". Vieux prolos et jeunes précaires diplômés Pif-gadget s’abstenir, SVP. A Marseille aussi, la distribution de cartes dégriffées donne des ailes aux dirigeants. "On était à 6 700 membres en décembre 2005, on pourrait bien dépasser les 9 000 d’ici la fin de l’année", exulte Théo Balalas, président depuis dix ans de la Commission des adhésions à la fédération PS des Bouches-du-Rhône. Un poste hautement stratégique, compte tenu du poids que pèse le département dans les instances nationales du parti et de sa longue histoire de fripouilleries clientélistes. Capable de faire ou défaire les majorités, la "fédé" des Bouches-du-Rhône pourrait bien, cette année encore, s’avérer décisive dans le choix du candidat PS aux présidentielles. Tout dépendra du nombre d’adhérents qu’elle fera mousser à la rentrée. Dans les manoeuvres d’appareil qui précèdent la course aux échalotes de 2007, Théo Balalas, 71 ans, occupe donc un rôle de poids. Et pourtant le bonhomme n’a rien d’une célébrité. Il est même à ce point discret que c’est à peine s’il existe publiquement. Tapez son nom sur un moteur de recherche et vous ne trouverez guère qu’une seule occurrence de sa contribution au socialisme : une apparition furtive à un congrès départemental du PS à Istres, mais on ne le voit que de loin sur la photo. Au sein même du parti, du moins chez les blancs-becs, son blase provoque mines ahuries et haussements de sourcils. Balalas ? Inconnu au bataillon, ou presque. "Je préfère rester dans l’ombre", dit-il lui-même. Et ce ne sont certes pas les huiles du parti qui s’en plaindront. Car cet homme de gauche a un profil un peu atypique : ancien membre de l’OAS, où il a fait le coup de poing avant de s’exiler quatre ans dans l’Espagne franquiste, Théo Balalas s’était fait connaître au début des années 70 en participant à la création d’Ordre Nouveau, un groupuscule à crâne ras farci de culottes de peau. En 1972, il oeuvre à l’implantation marseillaise d’un tout jeune parti, le Front national, dont il rejoint aussi sec le bureau. Dès qu’il s’agit de promouvoir le temps béni des colonies (ou "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord",
comme dira la défunte loi du 23 février 2005), Balalas est de tous les bons coups. Le restau que tient alors sa mère dans le quartier de l’Opéra, décoré de posters des colonels grecs, sert de QG aux joyeux briscards de l’Algérie française, parmi lesquels son copain Jean-Jacques Susini, l’éminence grise des généraux putschistes de 1961, membre aujourd’hui du bureau politique du FN. En 1973, la mobilisation des troupes franchit un nouveau palier avec l’émergence du Comité de défense des Marseillais. Domiciliée au siège du FN marseillais, cette association dirigée par un sous-off de la Légion attise le feu raciste qui enflamme le Midi à partir de cette année-là. Bilan : plastiquages, agressions et meurtres en série. C’est dans ce contexte propice à toutes les ouvertures que Balalas se lie d’amitié avec Charles-Emile Loo, l’un des bras droits de Gaston Deferre, alors en quête de soutiens dans l’électorat pied-noir. En 1973, tandis que la propagande d’extrême droite invite le bon peuple aux ratonnades et que les locaux du FN marseillais sentent encore la peinture fraîche, Balalas fait donc son entrée au PS, où il entreprend de draguer les voix expatriées pour le compte de Gaston. "Deferre a su fédérer des personnes de toutes tendances, explique-t-il aujourd’hui. Il faut avoir des amis partout. Au moins cent mille expatriés se sont installés à Marseille, ça fait autant d’électeurs." L’OPA balalo-deferriste sur l’électorat pied-noir fera l’objet d’un passionnant chapitre dans La main droite de Dieu, livre hélas introuvable aujourd’hui. On y découvre qu’en 1994, soit vingt ans après son entrée au PS, Balalas entretenait toujours des relations cordiales avec Jean-Marie Le Pen, Jean-Jacques Susini et Ronald Perdomo, un des dirigeants locaux du FN. C’est que le cacique rose-brun n’est pas du genre à renier ses glorieux engagements. Ni à digérer l’indépendance de l’Algérie : "Mes adversaires étaient et sont toujours les gaullistes qui ont trahi", lâche-t-il à CQFD, socialiste mais droit dans ses bottes. A ce jour, son nom continue d’ailleurs de figurer sur le site d’une association de vétérans de l’OAS, l’Adimad. "Vitrine du juste combat de l’Algérie française", l’Adimad ne se contente pas de vendre par correspondance des breloques coloniales, comme ce CD de chants martiaux qui "sera l’honneur et la fierté de votre discothèque". Elle tient aussi à jour une liste des "combattants" martyrs de l’OAS : Théo Balalas y émarge à la rubrique des anciens détenus à la prison de la Santé. Que dirait un jeune socialiste "urbain et diplômé" s’il apprenait que sa carte lui a été délivrée par un vieux tromblon kaki, recruté pour sa connaissance intime des réseaux d’extrême droite ? Proche aujourd’hui de Jean-Noël Guérini, le brillantissime président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, Balalas s’emploie pourtant à être de son temps. La preuve, il soutient à fond la candidature de Ségolène Royal : " Elle dit des choses taboues sur l’insécurité, elle a un discours carré. Je voterai pour elle." D’ici là, il va lui falloir poursuivre la campagne de recrutement. Dans ce domaine aussi, le parti peut se fier à ses talents : en 2000, suite à un audit interne, la direction nationale intervenait auprès de la fédé des Bouches-du-Rhône pour retoquer quatre mille cartes jugées bidon. " Oui, admet Balalas, mais ils ont gardé le pognon qui correspondait aux adhésions, ce qui prouve qu’elles n’étaient pas si bidon que ça". Et puis, juré promis : "L’époque des adhésions par bottin téléphonique, c’est fini". "

Olivier Cyran

De : CQFD

lundi 31 juillet 2006 - bellaciao.org

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