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Strasbourg

L’Empire contre-attaque !

AKORDI coopérative de commerce équitable

jeudi 22 février 2007

"L’Empire contre-attaque"

Nous sommes une société coopérative centrée sur le commerce équitable et
la promotion d’idées alternatives (AKORDI coop). Notre boutique est
située au 26 Grand Rue à Strasbourg. Nous tentons de prendre la suite
d’une association nommée « La Cédraie » qui vient d’être liquidée suite
à des erreurs de gestion, alors qu’elle avait réalisé des débuts
prometteurs. Nous avons reconstitué une petite équipe de bénévoles pour
perpétuer cet élan, conserver la vocation de ce lieu et un jour non trop
lointain créer de petits emplois dans le commerce équitable.

Nous sommes actuellement dans une situation très critique et nous tenons
à nous faire entendre pour défendre un point de vue alternatif que l’on
cherche trop souvent à étouffer. C’est pour cela que nous vous demandons
votre soutien en signant notre pétition sur Internet et en faisant
suivre ce message dans votre entourage.

(http://www.akordi-coop.org/spip.php?article34 )

Pour vous tenir informés, un site internet est déjà à votre disposition :
http://www.akordi-coop.org . Vos réactions y sont les bienvenues. Par
ailleurs, n’hésitez surtout pas à venir nous voir à la boutique. Vous y
verrez la tente que nous avons installée pour préparer une occupation
constante des lieux.
Nous aimerions mobiliser un maximum de personnes pour faire pression sur
les décisions de ceux qui veulent nous refuser le droit à l’existence.
Pour qu’une structure qui fait passer l’humain avant l’argent ait droit
de cité.

PETIT RAPPEL DES FAITS :

Mai 2006 : Sonia J. Fath, cliente occasionnelle de la boutique équitable
« La Cédraie », apprend que le magasin est menacée de fermeture pour
liquidation de l’association qui gère les lieux et ayant accumulée
368’000 euros de dettes
(mauvaise gestion, accumulation de crédits déraisonnables, concurrence
des grandes surfaces...). Elle décide alors de devenir bénévole dans la
structure pour apporter son aide et comprendre les raisons du déclin.

Juillet 2006 : Persuadée de pouvoir sauver le magasin, et désireuse de
voir évoluer le commerce équitable, Sonia propose un nouveau plan de
redressement au tribunal en charge de l’administration de La Cédraie.
Dans la foulée, elle crée avec d’autres sociétaires la coopérative « 
AKORDI coop » pour reprendre la suite du magasin si l’association ne
peut être sauvée.
Afin de conserver la vocation du lieu et d’avoir un magasin de commerce
équitable ouvert pour son ancienne et nouvelle clientèle malgré les
nombreux problèmes, elle s’attache à faire de nouvelles commandes auprès
des fournisseurs. Petit à petit, les anciens bénévoles se désolidarisent
du projet. D’autres, d’une moyenne d’âge plus jeune, apparaissent
progressivement. Des partenariats solidaires sont mis en place (Jardins
de la Montagne Verte, Voix libres, Bouchons Bonheur 67, Cimade, ACEL-Maï
Savanh…)

Septembre 2006 : Le 14 du mois, une lettre d’information est envoyée au
président du tribunal de commerce afin que le tribunal puisse statuer en
connaissance de cause. Après avoir appris le nom du juge, une demande de
moratoire de six mois est envoyée au juge Lambert le 17 septembre 2006.

Octobre 2006 : Pas de nouvelles du tribunal concernant le plan de
redressement ou le moratoire. La liquidation de « La Cédraie » est
prononcée. Après inventaire, Sonia et les bénévoles mettent
gracieusement toute la masse à liquider sous carton afin de libérer les
rayons pour les nouveaux produits.
N’ayant pas versé de droit au bail au moment de son entrée dans les
locaux, « La Cédraie » est prête à les céder gratuitement à « AKORDI
coop ». D’autre part, le propriétaire des murs, une SCI, ne voit pas
d’inconvénient à louer le local à la coopérative. L’ensemble des
Akordiens est donc confiant pour la suite des événements. Nous espérons
ainsi signer rapidement un contrat de location en bonne et due forme.

Novembre 2006 : La coopérative AKORDI est enfin enregistrée
officiellement au Registre du Commerce et des Sociétés. Rebondissement :
« La Cédraie » ayant été liquidée, n’a plus voix au chapitre. Elle est
dorénavant représentée par le liquidateur qui décide pour elle. Chargé
de récupérer un maximum d’argent pour rembourser les créances (et
toucher 10% sur celles-ci) celui-ci décide de fixer un droit au bail à
35’000 euros. Personne parmi les sociétaires de la coopérative, ni parmi
les bénévoles n’ayant de situation permettant de payer un tel montant,
Sonia lance un appel à clémence au liquidateur. Celui-ci ne daigne pas
répondre et nous envoie, au contraire, un recommandé nous informant
qu’il a mandaté une agence pour vendre le droit au bail. Une demande de
moratoire est déposée au tribunal.

Décembre 2006 : Un compromis de vente de 25’000 euros est signé entre
l’agence et un commerçant intéressé par le magasin (que nous avions
pourtant tenu au courant de notre détermination à le garder et qui se
montrait réceptif). Déçus de ne pas avoir eu l’occasion de négocier, ni
de nous faire entendre, nous sollicitons les médias (Dernières Nouvelles
d’Alsace, France 3, L’Alsace, 20 minutes, France Inter, France Bleue, TV
campus, Radio Bienvenue Strasbourg, Politis…) et sensibilisons les
clients à notre résistance. Le soutien populaire est au rendez-vous,
mais nous sommes plus que jamais à la recherche d’un ou de plusieurs
entrepreneurs solidaires capables de nous avancer 30’000 euros (frais
d’agence et caution inclus).
Parallèlement, nous interpellons le commerçant ayant signé le compromis
de vente qui semble toujours réceptif à nos propos. Nous faisons le
maximum pour être en règle et payons assurance, loyer, téléphone et
électricité. Malgré tout, le téléphone nous est coupé le 13 décembre.
Nous nous attendons d’un jour à l’autre à devoir nous éclairer à la bougie…

Janvier 2007 : Plusieurs pistes de soutiens financiers apparaissent,
nécessitant un certain délai de mise en place. Nous poursuivons nos
pourparlers avec l’autre commerçant. Une sommation de quitter les lieux
sous 48h, portée par huissier et dépêchée par le liquidateur, ne tarde
pas à nous parvenir. Décidés à ne pas plier, Sonia et la dizaine de
bénévoles poursuivent l’occupation du magasin et font appel aux services
d’un avocat.
C’est alors que la coopérative et Sonia reçoivent toutes deux une
assignation à comparaître devant le tribunal de grande instance avec
demande de condamnation au versement de plus de 13’000 euros ! A l’heure
où nous écrivons ces lignes, nous organisons notre défense face à ce qui
nous semble être une flagrante injustice…

Notre cas s’avère être une première sur le plan juridique. L’occupation
d’un local commercial par une coopérative semble ne jamais s’être
produit auparavant. Nous sommes donc d’autant plus déterminés à attirer
l’attention sur notre situation. En effet, nous avons une démarche
sociale, humaniste, éthique et demandons à avoir des facilités pour
faire perdurer la coopérative et le magasin dans un monde en détresse.
Or c’est tout l’inverse qui se produit. Pourquoi est-ce toujours celui
qui a le plus d’argent qui s’impose ? Pourquoi une entreprise noble,
regorgeant d’idées alternatives ne peut-elle pas être séduisante ? La
coopérative n’a que peu de fonds, ceux-ci servant avant tout à payer les
commandes et les charges. Depuis sa création, aucun salaire n’a été
dégagé. Toute notre énergie pour développer le magasin est accaparée par
sa survie juridique.

Nous croyons pourtant profondément à l’avenir d’un commerce équitable de
proximité, en dehors des griffes de la grande distribution. En effet, la
notion de « consom’action » se propage progressivement dans les
consciences. Nous souhaitons conjointement développer par la suite des
projets à vocation humanitaire notamment avec l’Afrique (parrainage
d’enfants avec notre association de soutien (ICEA), enseignement
technique itinérant…), nous désirons également développer une maison
d’édition pour promouvoir des auteurs africains en Europe. Nous
voudrions faire de ce lieu un pôle équitable et solidaire où les
partisans du mieux vivre, du mieux consommer puissent se rencontrer,
échanger et s’approvisionner. Ainsi nous sommes déjà un dépôt pour
certains titres de la presse alternative ou pour des produits écologiques.
Notre démarche est basée sur la coopération et non sur la concurrence.
Nous pensons qu’il y a de la place pour tout le monde et qu’un réseau de
petites entités est bien plus efficace et salutaire qu’un gros holding
omnipotent.

La biodiversité est également valable pour le milieu économique !
Une de nos exigences est la transparence, c’est pour cela que nous
mettons à votre disposition notre comptabilité sur simple demande de
votre part.

Florian Laveuve et Sonia J. Fath

Bénévoles chez AKORDI coop

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