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Polémique au sujet de l’utilisation de la Cène de léonard de Vinci

Réponse à un journaliste québécois

De Vinci approuverait...

mercredi 18 mai 2005

Stupeur devant le coup d’éclat orchestré par les intégristes rejetant l’utilisation d’un tableau ayant trait à des représentations religieuses. L’occasion rêvée d’organiser autour d’une poilémique publicitaire un coup d’Etat spirituel...

Réponse à la Cène : de Vinci approuverait…

Un journaliste québécois Gérard Leduc écrivait une sévère critique sur webmstre@ledevoir.com au sujet de la polémique sur la publicité qui mettait en scène le dernier repas du christ et qui empruntait à cet effet le tableau de Léonard de Vinci, la Cène.

Tu as bien raison Gérard d’insister sur cette problématique à laquelle notre lot d’intégristes français en a profité pour monter en régime d’autant plus que récemment sur France Culture une émission portant sur la sexualité chez les catholiques précisait qu’une seule position était concevable pour l’acte d’amour : le femme en dessous et l’homme au dessus ! Voilà une preuve supplémentaire d’une religion qui en reste à ses misogynies ! Après quand tu trouves une femme catholique, c’est pas trop souvent qu’il faut réaliser la bagatelle et l’appauvrissement érotique s’en suit, bref, nous avançons avec l’église vers des générations frustrées de tout épanouissement sexuel. Enfin bon, il ne faudra pas s’étonner si l’homme se perd et s’isole dans un onanisme de complément. D’avoir fait du sexe un tabou l’église en enclenche la répression et on s’étonnera que les plus libertins des Français s’étonnent à vivre dans un pays où la majorité aurait été chiée par des culs de quarante deux, « fourteen two ass, love all, Laval’s » !

Mais reprenons en détails la construction qui fit scandale chez les fondamentalistes catholiques. Dans cette publicité pour des sous-vêtements, il fallait bien changer les apôtres en femmes et mettre le Jésus à la place d’une Marie-Madeleine ce qui n’est déjà pas sans un certain rapprochement intéressant. Comble de la sublimation artistique l’idée ne vise pas à agresser le passéisme biblique et la bonne morale traditionaliste, bien au contraire, la démarche cherche d’une part à tester où se situe le niveau de tolérance d’une certaine église française et d’autre part à établir une forme de symétrie apparente certainement plus apte à faire réfléchir les consciences sur des principes jamais appliqués d’égalité entre le féminin et le masculin. Oh stupeur, ô crime que d’avoir condamné le droit à l’androgynie et l’homosexualité latente qui nous affecte tous à des degrés moindres selon les formes d’équilibre sexuel que les individus se proposent de donner à leur vie. Mais le chemin du cul à toujours intéressé l’église au plus haut point certainement pour s’enticher de mariages arrangés si ils ne le sont pas de force pour donner en pâture de pauvres célibataires à des chiennes de garde en furie.

Il était convenu dans mon enfance qu’au catéchisme on n’aimait pas trop aborder ce personnage de la prostituée que la Cène transformée mit dans la peau d’un Jésus certainement plus proche des bannis que des mariages conventionnels. De plus l’image de la prostituée était toujours dégradée et prise pour quelque chose à éviter parce que pour ce qui était de les considérer comme des personnes à part entière, avec l’abbé intégriste qu’on nous avait collé au cul, fallait se lever de bonne heure et quand les jeunes éphèbes que nous étions insistaient trop sur « la chose » c’était toujours sur des plaisanteries liées à l’onanisme que se concluait la discussion si par malheur elle ne dérivait pas vers des tangentes de précocité injustifiées puisque c’était alors là sombrer vers un rejet pur et simple de la sexualité. L’église nous avez appris à ne pas embêter l’autre sexe, ah l’autre, alors certains finissaient homos ou n’avait que la masturbation en guise de complicité charnelle à sa disposition et puis trop de filles à trop les regarder prenaient les doux yeux pour des phares d’obsédés sexuels en puissance.

Et bien ne faisons pas trop les gros dos car le combat que mène le clergé à propos de l’abstinence sexuelle n’est pas applicable à une société entière cela ne regarde qu’eux et en matière d’éducation phallique ou vaginale, voire même clitoridienne, ils n’ont de leçons à donner à personne et je serai même enclin à leur conseiller d’alléguer le futur poste du trône de la papauté à une femme ! Certainement qu’alors l’industrie et les services suivraient en matière d’équité des salaires d’autant plus que les plus récalcitrants à ce genre de tentatives publicistes liées à l’utilisation des images saintes sont les premiers à étaler leur dose de machisme en poussant bon train les plaisanteries lorsqu’ils écarquillent les yeux devant les mannequins bien foutus affichés à tous les coins de rues. On ne sait pas si dans ces cas là ils ricanent dans l’espoir d’insuffler de suggestives démarches à leur femme qui taquinent au quart de tour ou si tout simplement dans leur rire moqueur se cache tous les regrets et l’humiliation allant avec, attachée au bras de leur épouse. Donc le psychiatre du Vatican propose de faire du prochain pape une femme - cela risque de lui prolonger au moins le vie au maximum - et tout ira bien au non du sexe des anges. Ah, ça les arrangeait bien ça que les anges n’avaient pas de sexe, malheur à ceux qui leur en colle un !

Il y a certainement une église au Québec et elle doit certainement être plus tolérante que celle de France si proche du Vatican surtout dans ses pires compromissions… A l’heure où certains curés militent pour le mariage des prêtres autrement qu’en « cachette » il serait temps d faire un bon en avant sans pour autant heurter la bonne marche de l’évolution des mœurs autres que celles d’intégristes fondamentalistes si proches d’un Islam qui mutile et tue gratuit quand bon lui semble. En Iran un homme s’est fait lapidé en public, là-dessus l’église n’a pas bronché étant donné qu’elle préfère soutenir le commerce de l’uranium touchant probablement des dividendes à la clé. J’espère qu’au ciel, entre le paradis et l’enfer, les divinités ne seront pas aussi bêtes que cela et que les divinités se montreront condescendantes parce qu’il y a des moments où l’église en oublie son précepte de pardon. Faudrait-il l’en excuser pour autant ? Qui peut condamner l’église alors si ce n’est le ciel lui-même ?

Laurent Chrétien - Gantner

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