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Constitution Européene
Un rude coup, mais un coup de génie
vendredi 10 juin 2005
La vérité qu’il faut cacher, qu’il faut se cacher pour certains, c’est que la "concurrence libre et non faussée" du libéralisme a été décryptée à une échelle populaire inégalée pour ce qu’elle est : une "rivalité atavique et égocentrique" d’un autre âge, qui n’a pas - et n’aura jamais - sa place dans le texte fondateur d’un projet collectif européen d’avenir.
C’est tout à l’honneur du génie populaire - et peut-être la survivance d’un trait d’esprit en ces temps galvaudés - que de ne pas se résigner à la médiocrité dans les actes fondateurs. Il reste que le problème quand on ne se résigne pas à la médiocrité... c’est qu’on ne peut plus se résigner à la médiocrité !
En effet, si après le refus du néo-libéralisme par les urnes tout le petit monde politique qui l’a soutenu rentre dans sa chapelle et cherche à récolter pour lui seul les lauriers d’une victoire, le sens du NON sera donné par ses adversaires. Or le seul sens que peuvent donner les adversaires du NON pour l’assumer avec le beau rôle, c’est de le réduire à ses composantes les plus ringardes, xénophobes et nombriliste... et cela avec toute la puissance du rouleau compresseur médiatico-virtualiste qui s’était déployé dans la campagne pour le OUI.
Face à cela, quelle énergie sommes-nous prêts à déployer pour prouver - dans la réalité des propositions et des relations humaines, économiques et politiques - que notre refus de la construction proposée par les constitutionnels s’origine dans des processus collectifs plus généreux, plus imaginatifs, plus intelligents et plus souhaitables que celui qui a été refusé ? Quelle énergie sommes-nous prêts à déployer pour nous entendre et coopérer plutôt que de nous concurrencer ainsi que tout nous y conditionne individuellement et collectivement ?
PB
Messages
> Un rude coup, mais un coup de génie, 9 juin 2005, 05:48, par L.CH
En effet, c’est bien dans la longévité que l’on s’apercevra si ce "non" peut être formateur ou destructeur selon, comme tu l’as dit, que les gens restent chez eux ou s’engagent à vivre le politique et non plus seulement chercher à l’influencer par des coups de gueules électoraux. Certains n’ont pas le droit de vote mais vive plus la politique que d’autres qui ont le droit de vote mais qui en font usage comme on irait à la kermesse.
En tous cas le ralentissmeent attendu et espéré du développement Schengen permettra certainement de redéfinir ce en quoi le politique ne peut s’écarter, à savoir la décision démocratique des urnes souvent changeante, toujours en évolution, c’est ce qui fait son charme... et forge tout son intérêt...
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