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La Caravane 2005 pour la Palestine

Au programme : établir et vérifier le respect et l’application du droit international

jeudi 19 mai 2005

La caravane du droit international pour la paix en Palestine reprend ses « expéditions parlementaires » au départ de Strasbourg. Le 5 juillet elle quittera le siège du Parlement européen après avoir séance tenante mobilisé l’ensemble du corps constitutionnel majoritairement rallié à sa cause pour franchir le 19 juillet un pont de Syrie qui la séparera des portes de la Palestine occupée, autrement dit Israël. Au seuil de l’incident diplomatique à ce moment crucial puisque l’interdiction syrienne de franchir la zone qui conduit à Israël et non à la Palestine, celle-ci toujours considérée comme occupée, les membres de la caravane testeront sur le terrain l’application effective ou non du droit international…

Lorsqu’il y a quelques années la reprise des hostilités renvoyait dos à dos Israéliens et Palestiniens au rang des recalés d’une paix à laquelle ni l’un ni l’autre finalement n’aurait eu droit, personne ne pariait sur ce noyau associatif aux pieds solidement campés sur terre et d’une lucidité à toute épreuve qui allait prouver par le nombre que les textes ne sont pas forcément appliqués aux passages des frontières lorsqu’il s’agit du droit international et de l’abolition de la souffrance, à fortiori si les clôtures qu’essaye de franchir l’être humain saisit par ses simples droits cadenassent des régions plus ou moins étendues où domine la guerre, règne la terreur et gouverne la haine ethnique parfois traduite jusqu’à l’extermination. Il ne pourrait être ici question que de la Palestine, sinon la caravane aurait pris l’avion, mais aussi des pays issus des Balkans, cette région que la caravane cette année a décidé de traverser en changeant huit semaines avant son départ le tracé de sa route d’une part pour éviter les engorgements aux ferry en cette époque de grand transit touristique et de vérifier aussi d’autre part si aux frontières kosovares et monténégrines le droit international est respecté dans son intégralité d’après le principe de libre circulation des personnes. Dors et déjà nous savons pour l’instant que sur ce secteur, seule… la Serbie… refuse d’apposer de son accord le passage d’une caravane certainement pas rentable et encore moins entichée de visées politiques étant donné qu’elle ne cherche qu’à vérifier si certaines autorités ne se fichent pas un peu trop des lois, si l’application des textes ne dépend pas uniquement du bon vouloir des hommes au pouvoir qui en fixent le cadre et la manière. Mais il n’est pas encore trop tard pour la Serbie de s’aligner sur ses voisins qui eux, ne bloqueront pas la progression du convoi sur Jérusalem…

Inutile de préciser que dans ce contexte géopolitique la caravane est attendue avec une vive impatience par les Palestiniens à tel point qu’ « on en parle plus qu’ici » nous précise Michel Flament le coordinateur de la roulotte strasbourgeoise et que des articles en pleine page interpellent quasiment l’ensemble de la presse des pays du Maghreb comme en témoigne La Gazette ce plus grand quotidien du Maroc qui a accordé une interview à Michel Flament. Il est même question pour le Maghreb d’organiser un convoi parallèle vers la même destination mais longeant la crête sud des pays qui forment la bandelette méditerranéenne jusqu’aux terres de ces proche et moyen orient, intérieurement dans des situations de crises graves et extérieurement pas forcément orientés vers une politique commune donc il est important pour eux de tenter la même expérience au niveau de leurs frontières.

Ces questions de respectabilité des clauses figurant dans des accords signés diplomatiquement et figurant dans des textes dont la dure réalité empêche souvent l’application au cas par cas ne peuvent se révéler à l’opinion publique car individuellement les rapports peuvent prendre des tournures consternantes notamment si la Palestine occupée n’est toujours pas la Palestine mais représente administrativement et juridiquement le démon israélien qu’a toujours craint l’Etat syrien…
- Oui mais à quoi servent-ils alors ces textes ?
- Comme les frontières… à être contournés !!
- Comment travaillent donc les signataires pour en arriver à de telles aberrations, sous la caution de quel sérieux ?
C’est ce que vérifieront sur le terrain l’ensemble des participants, caravaniers mais également de concert avec différents groupes parlementaires et des députés européens qui d’une commune symbiose établiront au fur et à mesure du parcours un état des lieus sur la manière d’appliquer le droit international et les clauses onusiennes.

Il est déjà question de quatre heures d’attente aux frontières turques avec l’incertitude que le pays risque de refouler les « entrants » en cas de crise interne provoquée par des attentats ou autres genres de menaces qui planent sur le destin de ce convoi à l’épreuve de ses parlementaires qui choisiront selon leur degré de possibilité d’investigation de marcher main dans la main avec le but de la caravane ou préfèreront lui tourner le dos préférant sans doute alors laisser sous le bruit des bombes le sort de ces parties du monde où la reprise des hostilités ne tient parfois qu’à une étincelle ou un pas posé trop loin. Incontestablement cette caravane est un pivot de l’Union européenne et son porte parole à la fois puisque si sa demande de franchissement de certaines frontières reste bloquée cela signifierait que finalement elle n’a que peu de poids, qu’elle ne sert presque plus à rien une fois arrivée à certaines zones, qu’elle ne s’occupait que de privatisations économiques, et que sais-je encore comme critiques qui lui rappellent sans cesse les principes d’application par là où il faudrait commencer. Non !

Décidément il est urgent de tester la manière dont s’articule d’un pays à l’autre cette Union européenne. C’est au nom de toute une société civile européenne, d’associations et de fondations, d’ONG et d’autres structures civiles épaulées par l’intergroupe parlementaire des « 120 » signataires qui n’étaient autre que des députés de tous bords politiques qui paradoxalement ne sont pas forcément suivis au plan international bien qu’ils bénéficient de l’appui et du soutient européen. C’est un peu compliqué mais on n’arrive pas à monter un projet d’une telle ampleur et à l’envergure réellement mondialiste sans soulever quelques fardoches des ces rouages administratifs qui font d’une convention démocratique au départ le système le plus inégalitaire à l’arrivée par le truchement de la sempiternelle ritournelle de la règle majoritaire qui a tendance parfois à clore un peu trop vite les débats.

Là aussi il faudrait définir ce qu’on entend par mondialisme dès lors qu’on cherche à donner à cette notion un sens autre qu’économique qui ma foi est bien réducteur par rapport aux attentes d’une humanité en désir de vie plus qu’encline à se soumettre à la seule rentabilité qu’on lui propose. Réponse avec José Bové et Jean Ziegler le premier soir à Genève devant le bâtiment de l’ONU où on ne fera pas que secouer la Convention du même nom que cette première ville étape de la caravane partie - précisons-le encore une fois - de Strasbourg le matin après avoir pris un petit déjeuner offert par le Parlement et entendu les vœux d’encouragement de Francis Wurtz et, espérons-le mais rien n’est encore certain, d’autres personnalités politiques, culturelles, philosophiques et intellectuelles ; bref des personnalités aux profondeurs humanistes invétérées. Rejointe la veille par les autres roulottes françaises mais pas seulement puisque des Canadiens et des Américains se sont dors et déjà inscrits dans le convoi(1) mais plus nombreux sera la longueur de la caravane plus facilement elle pourra exiger et obtenir l’application et le respect du droit international.

Le coût de l’opération est faramineux. Dors et déjà un « devis humanitaire » prévoyant de laisser un bus d’occasion équipé de tous les moyens de communication du moment s’élèverait à 54000 €. Le bus resterait en Palestine comme la dizaine qui circule déjà dans la ville de Fez. La CGT de son côté propose de demander à l’intersyndicale de Paris d’en mettre un à la disposition de la caravane. Les collectivités locales sont également sollicitées et Francis Wurtz est chargé au Parlement européen de lancer les appels aux subventions que les adhésions nombreuses de parlementaires européens apporteront de dons leur soutient au projet diplomatique de la caravane depuis le responsable des financements internationaux M. Mangin au groupe de la gauche qui a toujours bon dos en pareille situation et qui s’interroge toujours aussi du comment le faire légalement sachant que lorsque les délégations venues en septembre pour la coordination intra européenne les frais s’élevaient déjà à 12000 € d’autant plus qu’il est prévu à nouveau au mois de septembre de recevoir les mêmes délégations pour lancer un appel solennel et impartial. D’autres appels vont se multiplier vers les artistes ou des manifestations culturelles comme la journée de samedi à la place Kléber où un stand d’infos et une scénographie de rue de « femmes en noir » animeront l’après midi ou le couscous du 11 juin. Ces demandes sont toujours accueillies dans le respect et le sens de la nécessité.

Toutes ces actions cherchent à faire éclore de manière distincte les engrenages qui grippent chaque fois le maintient de la paix, exposé qui scellera définitivement la fin des préparatifs par une conférence débat à l’ENA le 2 juin à 20 heures sur le thème des Relations Nord / Sud, quelles perspectives pour l’avenir ?

Laurent Chrétien - Gantner

(1)Il reste de la place même pour les plus démunis qui possèdent passeport et carte d’identité nationale ainsi qu’une couverture sociale conséquente et intercontinentale, le Collectif de Strasbourg Citoyen pour la Paix prévoit des aménagements à cet effet. Contact : 1a, place des Orphelins, 0622378043 collectifsbg(arobase)yahoo (point) fr

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