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Autogestion

Guide pour AG autogérée

mardi 27 juillet 2004

"Ceci est une sorte de petit guide pratique. Il ne s’agit pas de règles à respecter quoi qu’il arrive, juste des modes de fonctionnement que nous avons expérimenté et qui marchent pas mal. Il y a des variantes selon les groupes, et c’est tant mieux. A assaisonner à sa sauce.

Pour qu’une AG se déroule bien et soit fructueuse sur le plan politique, il faut tenir compte de deux facteurs essentiels : tout le monde doit pouvoir exprimer son point de vue , et ça ne doit pas durer des heures. Une AG est une rencontre technique et ne doit pas excéder 1h-1h30 (sauf cas particulier). Vu le nombre de personnes, le mieux est d’écouter attentivement ce que disent les autres, d’éviter les discussions particulières ; à chacun-e de préparer des interventions concises et d’avoir un apport constructif ; les répétitions ou les contresens en AG font perdre beaucoup de temps.

I/ LES TECHNIQUES

Rôles :
- les croupiers : distribuent le temps et les tours de parole
- les oreilles : recueillent les questions et propositions
- les bouffons : rôle très occasionnel : détendre l’atmosphère par l’humour (gestes) quand le ton commence à monter, quand quelqu’un-e a un comportement autoritaire. rient avec la personne, pas de moquerie (lien avec l’équipe sérénité) En fin d’AG : on demande qui veut prendre les rôles (oreilles, bouffons, croupier) pour l’AG d’après. Des formations peuvent être proposées

Ordre du jour (ODJ) : Afin que tou-te-s puissent exposer les points qu’elles-ils souhaitent, on fait au début un ordre du jour, c’est à dire une liste des sujets à discuter et temps à y consacrer

Tour de parole : On lève la main, on se fait inscrire et on parle quand c’est son tour. Si c’est juste un point technique, une réponse immédiate, on fait tel signe* et on répond ou intervient brièvement. Ça peut être sympa de se présenter au début de son intervention.

Discrimination positive : Quand une ou plusieurs personnes interviennent beaucoup, on fera passer d’abord dans les tours de parole celles-ceux qui n’ont pas encore parlé.

Temps : Il faut une ou plusieurs personnes qui vérifient régulièrement le temps qu’on passe sur les sujets, afin que les discussions aboutissent à des décisions sans empiéter sur les autres sujets, et sans qu’on y passe des plombes.

Traduction : Dans des rencontres de ce type, il est courant que tou-te-s ne parlent pas la même langue. Les personnes qui parlent plusieurs langues sont invitées à se faire connaître. Les traduction un peu lourdes et longues seront évidemment plus facile si tout le monde ne parle pas en même temps, si les tours de parole sont respectés, les interventions courtes et denses.

Signes : La communication ne passe pas seulement par les mots mais aussi par le corps, les gestes. Quand quelqu’un-e lève la main, tout le monde comprend que c’est pour prendre la parole. Il existe des codes gestuels qui permettent d’intervenir ou donner son avis sans couper la personne qui parle.

- Main ouverte levée. Comme à l’école : "j’aimerais dire / demander quelque chose"
- Les deux mains forment un ’T’. Point technique. Ne JAMAIS utiliser ce signe pour demander la parole, il existe un signe pour cela.
- Agiter les mains vers le bas. Cela veut dire ’parlez plus lentement’. Ce signe est particulièrement utile dans les rencontres internationales où l’on travaille avec des traductions.
- Agiter les mains vers le haut. Veut dire ’plus fort’. Intéressant dans les grands groupes, ou quand une personne parle trop doucement.
- Faire un C avec sa main. Veut dire ’conclusion s’il vous plaît’. Utilisé quand celui-celle qui parle se répète et n’arrive pas à conclure. Le faire avec le sourire sinon ça peut bloquer encore plus la personne.
- Agiter les doigts devant le visage. Veut dire « c’est confus », « je ne comprend pas ». Il faudrait que celui-celle qui parle reformule brièvement avec d’autres mots ce qu’il-elle essaie de dire.
- Agiter les mains levées. C’est le signe du consensus, voulant dire ’ça a l’air d’une bonne idée / oui, c’est ce que je voulais dire’. C’est une expression silencieuse de l’accord. Lorsque quelqu’un-e a une bonne idée et que beaucoup font ce signe, cela veut dire que le groupe est proche du consensus.
- Les mains levées dessinent un X. Cela veut dire ’non’ ou ’je ne suis pas du tout d’accord avec ce qui vient d’être dit’.
- Un poing levé. Veut dire ’stop, je bloque cette idée / veto’. On utilise ce signe quand on a le sentiment qu’on ne peut absolument pas souscrire à une certaine proposition. Ce signe est pris en compte avant les demandes normales de prise de parole. Il faut toutefois être prudent avec ce signe et ne l’utiliser en aucun cas pour demander à parler. Quand plusieurs personnes lèvent le poing en même temps, on peut stopper une mauvaise idée avant même qu’elle ne soit développée en détails.

Matériel : Un tableau ou une grande feuille pour noter l’ODJ, les questions, les proposition, les points déjà abordés, les tours de parole( ?) Les compte rendus (CR), sous formes de questions et de propositions, sont laissés à l’espace infos pour que tout le monde puisse les consulter. Un panneau permanent pour noter planning, actions, initiatives, débats, petites annonces, etc Un défouloir : pour y écrire/dessiner ses humeurs noires, roses, ou arc en ciel, pour se défouler et éviter de hurler sur l’assistance.

II/ LA PRISE DE DECISION

Le consensus : Le processus de prise de décision par consensus est une méthode permettant de prendre une décision qui inclue l’opinion de tou-te-s les membres d’un groupe. Beaucoup s’imaginent qu’elle implique forcément des discussions aussi interminables qu’inefficaces. En réalité, quand elle est bien appliquée, la prise de décision par consensus est l’une des meilleures méthodes pour arriver à prendre des décisions que tous les membres du groupe pourront revendiquer. Pour travailler en ’consensus’, il faut que le groupe ait un but commun et la volonté de travailler ensemble à résoudre les problèmes au fur et à mesure. On développe et on discute tous les schémas possibles de décision qu’impliquent les différentes propositions ; le but étant d’intégrer les réserves émises par différent-e-s individu-e-s de façon à ce qu’émerge une proposition à laquelle tou-te-s peuvent souscrire. Si l’on discute avec suffisamment d’objectivité et d’inventivité, on a de grandes chances à la fin de la discussion de se retrouver avec une bonne décision, acceptable par tou-te-s. Le processus de prise de décision par consensus repose sur l’idée selon laquelle le chemin suivi pour trouver une décision est une partie importante de la décision elle-même. Une démarche réussie donne à tou-te-s la possibilité de contribuer à la décision.

« spokes council » (en cas de situation d’urgence) Réunion de groupes dans un même lieu (médic, légal, non mixte, sérénité etc., affinitaires etc.)

exposition en plénière de la situation (5min)
discussion en groupes pour trouver des solutions (20-30 min)
Réunion des délégués -> tentative de consensus entre les propositions (20-30 min). Aller(s)-retour(s) jusqu’à trouver un consensus commun.
discussion dans chaque groupe de comment la décision va être appliquée / organisée (20 min).
Synthèse par les délégué-e-s de l’application de la décision (10 min).
Si deux décisions irrémédiablement contradictoires, scission de l’AG en deux (trois) groupes), qui développent chacune.
Synthèse de coordination entre les différentes initiatives (espace -temps)

III/GESTION DES EVENTUELLES TENSIONS

A la fin de l’AG, il peut-être pas mal de faire un rapide bilan. Parler de ce qui a été agréable dans l’échange, mais aussi souligner s’il y a eu des tensions, ou un manque d’écoute, etc Par exemple, si il y a de la répression et des décisions rapides à prendre, certain-e-s peuvent être désagréables, parce que trouvent que les décisions sont prises trop lentement ou au contraire, à l’emporte pièce. Ne laissons pas des conflits s’installer. Autre exemple, des individu-e-s n’ont absolument pas pu faire passer une idée ; il ne faut pas qu’ils-elles se sentent lésé-e-s et puissent le faire remarquer. Si tout se passe bien, les conflits auront été gérés au cours de l’AG, donc ce bilan n’est pas forcément systématique."

source :

Guide des AG

Miroir de la page du site du projet de TAZ No Border de Rivesaltes 2004,

mis en ligne initialement par
Christopher
2004-07-27 21:56

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