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Droits de l’Homme en Israël/Palestine

Un rapport dénonce : Gaza plus que jamais une immense prison

par btselem.org

mardi 19 avril 2005

Israël a coupé la Bande de Gaza du reste du monde, à tel point que l’exploit quasi impossible pour un Palestinien d’Israël ou de la Cisjordanie occupée de visiter un membre de sa famille détenu dans une prison israélienne lui sera plus aisé que de visiter un parent à Gaza.

publié le dimanche 17 avril 2005

29 Mars 2005 :
rapport d’actualité sur l’état de strangulation de la Bande de Gaza après le désengagement unilatéral

Communiqué de Presse B’tselem - Hamoked

Israël a coupé la Bande de Gaza du reste du monde, à tel point que l’exploit quasi impossible pour un Palestinien d’Israël ou de la Cisjordanie occupée de visiter un membre de sa famille détenu dans une prison israélienne lui sera plus aisé que de visiter un parent à Gaza.

C’est l’un des points concluant un rapport de 100 pages que B’tselem et Hamoked publient aujourd’hui. "Une immense prison" rapporte les violations permanentes des droits de l’homme et du droit international du fait des restrictions de mouvement des personnes et des marchandises imposées par Israël entre Gaza, la Cisjordanie, Israël et le reste du monde.

Ce rapport met en garde contre l’intention avouée d’Israël de nier toute responsabilité envers les résidents de Gaza une fois le retrait unilatéral effectué.

Malgré ses déclarations prometteuses d’allègement des restrictions faites par Israël au Sommet de Sharm el Sheikh en Février 2005, il n’a pratiquement eu aucune amélioration dans la circulation des Palestiniens pour entrer ou sortir de Gaza, de même pour les marchandises. Le rapport illustre les innombrables entorses faites par Israël aux droits humains fondamentaux, ainsi le droit de libre circulation, la vie de famille, la santé, l’éducation et le travail, et la manière arbitraire dont Israël accorde ou refuse ses « gestes humanitaires ».

Quelques points en exergue : L’état de siège économique imposé sur la bande de Gaza crée une situation de vie sous le seuil de pauvreté pour 77% de Palestiniens de Gaza, (au nombre de 1 003 500 personnes) une proportion quasi doublée depuis le début de la deuxième Intifada. Environ 23% de Gazaouïtes c’est à dire plus de 323 000 personnes, sont en état de « pauvreté extrême », c’est à dire que l’aide des agences internationales ne peut même pas leur faire atteindre le « seuil de pauvreté »

L’isolement forcé de Gaza sépare de nombreuses familles et dans certains cas des époux se trouvent séparés ; le rapport cite le cas d’une jeune femme dont le mari a été expulsé de Cisjordanie vers Gaza, et celui d’une mère dont le jeune fils n’a jamais vu son père.

La plupart des restrictions de déplacement sont imposées à des groupes entiers de personnes, sur des critères changeants, sans égard ni examen pour déterminer si tel individu représente un risque pour la sécurité d’Israël, ni aucune évaluation des dommages que les personnes vont endurer du fait de ces interdictions, sans proposer d’alternatives moins rigoureuses. Dans la plupart des cas où une organisation humanitaire internationale intervient après le déni de permis de circuler par Israël, la décision est inversée pour éviter un l’embarras de justifications légales.

La majorité des points de cette politique de strangulation est illégale au regard du droit international et du droit israélien.

La politique d’étranglement de Gaza s’est renforcée au cours des dernières années, du fait des attaques contre des civils israéliens en Israël et dans les Territoires occupés. Viser des civils est un crime de guerre et n’est jamais admissible. Israël a l’obligation de protéger ces citoyens. Mais l’autodéfense israélienne ne peut justifier le déni et la destruction des droits d’une population entière.

Israël a déclaré que « une fois réalisé le désengagement, toute plainte contre Israël relative à sa responsabilité vis à vis les Palestiniens de Gaza sera invalide ». B’tselem et Hamoked soulignent que toutes les souffrances décrites dans leur rapport découlent d’une situation qui durera et très probablement même s’aggravera après le désengagement, et qu’Israël continuera d’en porter juridiquement la responsabilité.

pour consulter le rapport complet : www.btselem.org

traduction : Marguerite d’Huart

Article imprimé à partir du site de
l’Association France Palestine Solidarité : http://www.france-palestine.org

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