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L’intervention ’’humanitaire’’ Occidentale, but de guerre israélien

Quand le crime de guerre est élevé au rang de stratégie avec la bénédiction de l’ONU

Alors, Beyrouth, Qana, pas de bavures, mais un ’’sans faute’’ de Tsahal ?

lundi 31 juillet 2006

L’ampleur et le caractère systématique des massacres de civils libanais perpétrés par l’aviation et l’artillerie israélienne accrédite le soupçon - confirmé par une analyse des objectifs poursuivis - qu’il ne s’agirait pas là de "dégâts collatéraux" d’une guerre sale, mais qu’ils feraient partie du coeur de la stratégie poursuivie pour atteindre les "buts de guerre" fixés à l’origine. Ceux-ci sont clairement dans les déclarations israéliennes la "pacification" du Liban, de préférence par une présence prolongée de troupes internationales occidentale. Si cette lecture des événement s’avère exacte, et elle l’est sur le terrain ainsi que sur le plan diplomatique, c’est une première mondiale en matière de cynisme et de transgression du droit international. Pour la première fois, le crime de guerre - fut-il systématique - cesse d’être une composante tactique honteuse de la guerre, pour en devenir une composante stratégique à part entière, destinée de plus à s’étaler médiatiquement.

Comble du cynisme d’un ordre international fondant le droit sur la force, l’ONU est de plus conviée, par l’effet de résolutions déjà votées à donner la caution du multilatéralisme et de la légitimité internationale au succès de cette stratégie. Le crime de guerre élevé au rang de stratégie, non seulement n’est pas condamné - autrement que verbalement - mais aboutit, en tant que tel, à l’atteinte des buts de guerre de l’agresseur.

L’objectif déclaré des Israéliens est d’amener l’OTAN, les Etats-Unis, voire l’Union Européenne ou une composante hybride chapeautée formellement par l’ONU à intervenir militairement au Liban avec comme mandat de "désarmer" le Hezbollah, c’est-à-dire de "pacifier" et d’occuper le Liban - à leur place pourrait-on dire. Il est un fait que le bombardement des civils Libanais, avec ses point d’orgues successifs de Beyrouth à Qana, provoque un autre bombardement, celui d’images à destination des populations Occidentales, mais aussi arabes et musulmanes. Sous le choc, leur principal effet est de les faire approuver, voire souhaiter l’entrée en guerre des Occidentaux sous la bannière onusienne.

Le rôle de la diplomatie américaine - plus que jamais sous influence néo-conservatrice - est de faire en sorte que cette intervention - présentée surtout sous l’angle "humanitaire" aux opinions européennes - soit sur le terrain une véritable opération de "guerre de pacification" dans la plus pure tradition coloniale occidentale. Pour cela, la diplomatie américaine joue sur le velours du multilatéralisme en disposant même de la résolution 1559 de l’ONU demandant le désarmement du Hezbollah.

On notera qu’aucune chancellerie occidentale ne demande que cette force soit élargie à une interposition à Gaza ou en Cisjordanie aux frontières internationales de 1967, attitude qui ferait - elle - partie d’un règlement global de la situation en accord avec un droit international onusien non manipulé.

Il s’agit donc bien dans la politique de l’état israélien - au prix du sang des enfants libanais - d’attirer les occidentaux à se compromettre aux côtés de son intransigeance et de son expansionnisme colonial. Pour les Occidentaux - menés par les Etats Unis - il s’agit d’occuper une nouvelle case sur l’échiquier de leur présence militaire en Orient.

Dans ce contexte, en Occident, tout mouvement populaire de soutien face aux souffrances des peuples libanais et palestiniens se doit d’être extrêmement vigilant face aux conséquences d’une intervention militaire "humanitaire" au Liban. Le droit international onusien est en effet un droit fondé sur les états qui ne trouve aucun espace de légitimité à l’existence de mouvements populaires de résistance "indigènes", relevant de la guerre de IVème génération, tels que le Hezbollah ou le Hamas - par ailleurs perpétuellement diabolisés par la propagande israéliennes et ses relais médiatiques en Occident - malgré leur légitimité démocratique sur le terrain et leur participation aux gouvernements des pays d’où on souhaite - en toute légitimité internationale - "les éradiquer".

notv.info

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