Vrai et faut débat autour de l’article 123 du Traité de Lisbonne et de la « monétisation »

Les indignés en Europe dénoncent de plus en plus nombreux l’article 123 du Traité de Lisbonne, l’article par lequel les états s’interdisent de se financer sans intérêts et s’obligent à payer de lourds intérêts aux banques et aux riches, ce qui est la cause réelle de la dette publque. L’establishment répond, pour reprendre l’expression de l’humoriste, non seulement en prenant les gens pour des cons, mais en ne les prenant que pour des cons. La réponse faite aux indignés, non seulement ne répond pas à la question posée, mais démultiplie le scandale.

Après la performance des juristes à la solde des milieux financiers qui ont formulé cet article, les économistes appointés ont préparé des fiches aux politiciens qui font mine de prendre la question de haut et disant pour une fois la vérité : « D’abord, la monétarisation de la dette n’est pas une panacée, on voit où cela mène les USA, ensuite l’article 123 n’interdit pas à la Banque Centrale Européenne de racheter des dettes publiques, vous vous posez de fausses questions. »

C’est la stricte vérité. Mais c’est un double scandale pour qui la comprend. Non seulement l’article 123 interdit aux états de créer leur monnaie, d’alléger directement leurs dettes publiques, d’investir pour remédier à la crise écologique ou pour réorienter l’économie dans un sens plus humain, etc., mais il n’interdit pas de sauver les banques privées en sortant les obligations les plus pourries de leurs actifs. La Banque Centrale Européenne n’a pas le droit de financer gratuitement ou de sauver les états, elle n’a que le droit de financer et de sauver les banques. (*)

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(*) Explication et sources. La monétarisation, c’est la fabrication de monnaie par le souverain pour investir, fonctionner ou racheter ses dettes. La monétarisation est largement pratiquée par la FED aux USA qui achète à tour de bras les obligations du Trésor américain dont personne ne veut plus. En Europe, la monétarisation passe pour interdite par l’article 123 du traité de Lisbonne. C’est faux, « la monétarisation est pratiquable, parce qu’elle est pratiquée », rappelle Frédéric Lordon (voir ce chapitre à la page : http://blog.mondediplo.net/2010-02-17-Au-dela-de-la-Grece-deficits-dettes-et-monnaie#tdm ).

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2 Responses to Vrai et faut débat autour de l’article 123 du Traité de Lisbonne et de la « monétisation »

  1. colin jean pierre says:

    boujour je suis d accort avec tous tes propos nous sommes le 11.11.11 pourquoi cette date ne serai pas une date de liberation il nous reste encore du temps pouvons nous demander aux peuples s il sont pret de faire encore des sacrifices pour voir la lumiere au fond du tunnel bien a vous ne baissons pas les bras

  2. Lux Photon says:

    l »article 123 est contournable si on le veut. L’idée dans l’air est que la BCE prête au FMI qui prêterait ensuite aux pays endettés, un peu tiré par les cheveux mais bon…
    Une autre piste évoquée par Jacques Sapir :
    « Georges Papandréou aurait pu parfaitement prendre la décision de réquisitionner temporairement la Banque centrale de Grèce (pour une période d’un an) et lui faire émettre pour 360 milliards d’euros (le montant de la dette publique grecque) d’avances au Trésor public à un taux de 0,5%.
    Avec cet argent, il pouvait alors racheter la dette entre les mains des détenteurs grecs et non-résidents. Le fardeau des intérêts de cette dette – qui représente aujourd’hui environ 7,5% du PIB – aurait ainsi été ramené à 0,75% »
    source : http://www.marianne2.fr/Comment-Papandreou-aurait-pu-eviter-l-ukase-du-directoire-Merkozie_a212260.html

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