Utopie et Hybris. La Paix par la démesure

Assez ! Assez de mesure et de raison ! Assez de vécu ou de rêves de sociétés sages et régulées, de ces sociétés post-catastrophiques supérieures et condamnées, comme celle de tous ces peuples amérindiens, de ceux d’Afrique, d’Asie et d’Océanie, et qui seront toujours comme nos utopies décroissantes, toujours massacrées, violées, pillées, réduites en esclavage, décimées, génocidées, chassées, spoliées, ridiculisées, dont la terre cathare sera toujours transformée en désert rocailleux, glacé ou brûlant par les soudards de la civilisation de l’anté-catastrophe. Où que nous allions, quelque raison que nous invoquions, ils ne connaissent que la force. Toujours ils se rassemblent, jusqu’à présent invaincus, sous leurs étendards où se croisent la peur de la trique et l’avidité de jouir.

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Nous sages et mesurés, toujours ils étendront leurs pillages. Le bouclier ne triomphe pas de l’épée. C’est pourquoi notre civilisation de l’anti-catastrophe ne peut avoir que plus d’hybris, de génie, d’inventivité, de culot, de vie et de force que son ennemie mortelle, qui est aussi l’ennemie mortelle de toute vie sur terre, mais tout cela sans jamais lui ressembler, lui céder, ni s’y corrompre. L’Hybris de la liberté, de l’amour, de l’intelligence, de la créativité et de l’empathie universelle, l’hybris du désir de regarder les étoiles en face, de s’en rapprocher, de les toucher, de rêver plus fort et plus beau que les mercenaires de la Foi, que les renégats de l’art vendus aux conquistadores des imaginaires, voilà qui fera de notre utopie tout sauf un îlot de paradis dans un océan de chaos, tout sauf un arpent de réserve naturelle dans un désert de fer, de verre et de béton. La civilisation de l’anti-catastrophe, nous la portons dans nos coeurs et nous éreinterons la peur et l’avidité du monde, non pas parce que nous ne ressentons pas de peur ou d’avidité, mais parce que nous avons plus de peur encore, que nous sommes plus avides encore, mais pas des mêmes choses, pas des choses, et que nous, nous ne fondons pas notre vivre ensemble sur elles. C’est par la démesure de notre peur de la médiocrité et par la démesure de notre avidité à ne pas nous satisfaire de seulement tout avoir que notre virtus prévaudra. La Liberté, l’Intelligence et l’Amour ne fondent pas d’utopie raisonnable, elles participent du jaillissement illimité des formes et il y a en elles plus de démesure que dans la peur et l’avidité réunies. Joyeux sous nos oriflammes, notre crache sera la plus forte et en face, ils déserteront leurs rangs pour grossir les nôtres. Alors seulement, nous aurons la Paix. Ce sera quand la Paix sera plus créatrice et génèrera plus de force et de prospérité que la guerre et le mensonge.

première mise en ligne 19 février 2011

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