Pour un troisième terme, les communs, entre la propriété privée et la Res Publica

Au croisement de ce que nous pouvons vouloir et de ce que nous ne voulons plus à tout prix, il y a des solutions à ramasser pour le glaneur de clairière :

Au sommet de la pyramide républicaine bourgeoise, il y a le droit de la propriété. Il permet aux 1% de s’approprier l’intégralité de l’influence, du pouvoir et du bénéfice démesuré que procure la coordination en organisation de l’ensemble des individus qui se dépensent en tant qu’individus, mais ne sont jamais rémunérés qu’en tant qu’individus, alors que le tout qu’est chaque entreprise procure tellement plus que la somme de ses parties (Proudhon). La domination financière ne cessera que lorsque le capital sera chassé du pouvoir de décider seul du sens à donner à l’entreprise humaine et du privilège démesuré de capter seul les fruits de la coordination des efforts et des ressources de tous. Ce n’est pas une question de redistribution des richesses, mais de réappropriation commune des richesses et du pouvoir. C’est aussi, pour les 99%, l’enjeu, le défi démocratique inouï de participer directement aux décisions qui les concernent, seule façon de se restaurer dans sa dignité, dans l’interdépendance librement discutée et la coopération plutôt que dans la mise sous dépendance et la subordination.

Un « peuple d’individus souverains », une démocratie, cela ne peut pas être le lieu de la lutte de tous contre tous, de la concurrence de tous contre tous pour se disputer le droit de vendre les heure de sa vie en échange du salaire individuel le plus concurrentiel sur le marché du travail, en se condamnant, outre à la subordination et à la pauvreté, à polluer, à surexploiter, à empoisonner, à tromper, à produire de la camelote, à subir la tyrannie du management, le deuxième cercle, qui impose à tous la logique du seul profit imposé par le tyran, le premier cercle, le capital, anonyme, inhumain, irresponsable et criminel sur tous les plans : sociaux, sanitaires, écologiques, énergétiques, politiques, géopolitiques, monétaires.

Nous nous restaurerons dans notre dignité humaine (le contraire de l’indignation) quand, sur le plan du droit, nous aurons aboli les privilèges de la propriété individuelle sur les propriétés communes, quand sur le plan de l’intelligence collective, nous seront à la hauteur pour gérer ensemble, démocratiquement, avec toutes les personnes concernées (et pas seulement les seuls travailleurs) des entreprises devenues des « sociétés de personnes et d’intéret commun » et non plus des « sociétés de capitaux et de profit ».

Vigilius Argentoratensis

Merci à Paul Jorion qui nous rappelle Proudhon, à Néo Trouvetou, et à La Boétie.

v. 0.01 du 17 mars 2012.
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