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Constitution européenne - campagne de mai 2005

L’Europe du "oui" ou du "non" exprimera -t-elle réellement une volonté majoritaire ?

vendredi 27 mai 2005

Cette Europe nous emmène tellement loin qu’on risque de ne plus en revenir… La minorité financière devenue majoritaire prend les pleins pouvoirs par le biais d’une Constitution acquise à sa cause.

Le Projet de TRAITE ÉTABLISSANT UNE CONSTITUTION POUR L’EUROPE dans le PRÉAMBULE établi une base des plus floues et des plus discutable lorsqu’elle démarre par cette phrase de Thucydide (II, 37), « notre Constitution ... est appelée démocratie parce que le pouvoir est entre les mains non d’une minorité, mais du plus grand nombre » alors que rien que d’une manière représentative, les groupes élus ne regroupent guère plus de vingt pour cent des suffrages puisque désormais le paysage politique et quasiment européen puisque les nouveaux équilibres politiques remaniés sous l’impulsion des extrêmes droites divisent les partitions en quatre quarts a peu près égaux.

•Une gauche impartiale et radicale qui votera « non » au référendum.

•Une gauche à hauteur de l’Europe qui acquiescera de son « oui » la sournoiserie économique qu’autant désirent poursuivre.

•Une droite en présidente en France et en Europe s’imagine-t-on, obscure oscillation entre membres des anciennes UDF et RPR, principale détentrice des rouages faisant tourner la partie III du traité, plate-forme aux afflux bancaires qu’apporteront les exploitations mises en place aux quatre coins de l’Europe « pétrole, uranium, produits de la haute technologie (espace - armement) et diverses autres marchandises ».

•Une extrême droite impatiente comme à chaque fois qu’elle le peut de jouer les arbitres et tirer quelques sortes de résultats à son avantage.

Ce contexte actuel du partage de l’échiquier politique subdivisé en quatre parties quasiment égales nous place plus que jamais sous des positions de minorités au pouvoir et augure bien mal des manières et des dispositions, prises et encourues, quant aux pratiques démocratiques qui seront appliquées par des minorités qui décideraient pour le plus grand nombre…
Toujours est-il que ne cesse d’être vanté les mérites des avancées en termes de progrès économiques, sociaux et politiques. Si la vivace résistance des conservateurs qui désirent poursuivre le schéma de la moins pire des solutions estime entretenir cet espoir de progrès risquant le pire à chacune de leurs avancées, lourde sera leur responsabilité humaine lorsque le catastrophisme européen que le « non » rejette se sera amplifié par l’excroissance industrielle et plus généralement urbaine qu’elle suggère. Mais plus gravement encore qu’économiquement ou socialement reste cette sorte de troisième zone politique qui a grandi avec le projet européen régularisant ses idées nationalistes au nom d’un bien commun, rejetant l’Europe par complexe identitaire et sympathisant avec les dirigeants des autres pays aux idéologies apparentées à des mouvances sécuritaires par nécessité espérant bien par leur présence s’accaparer l’Europe puisque placés à des postes clés, ses membres fustigent un tel tapage dont l’extrême droite est le plus fidèle des dictionnaires. Bien plus conservatrice encore elle arrache soixante dix sièges pour que la majorité européenne passe à gauche au Parlement et il semble qu’il sera long le temps avant que cette tendance ne soit inversée.

Les réserves émises par ce « non » formulé autour d’une gauche européenne vise à ne pas laisser aux mains du capital et de la bourses les seuls et uniques pouvoirs de décision que leur apporterait comme livrées sur un plateau toutes les clauses économiques à leur avantage car du progrès économique, technologique et des avancées en matière de droits sociaux ; ils sont plus redevables aux luttes syndicales du cas par cas menées sur le terrain concernant des problèmes précis à l’intérieur de chaque pays plutôt qu’à un cadre institutionnel européen qui protègerait de la misère noire la partie cachée d’une crise sociale pour les uns, monétaire pour les autres, politique pour les mieux placés, en tous cas directement liée aux conditions d’existence de chaque individu quasiment mis au sacrifice des capitaux. Mais plus amplement encore et d’une manière quelque plus écologique, sur ces soixante années de « conquêtes européennes », Georges Arthur Goldschmidt prendrait le petit village de son enfance à Megève dévasté et ravagé par le développement capitaliste pour répondre à l’exposé grandiose de Jacques Chirac avant de conclure que le pari politique, voir même peut-être le miracle politique de ce siècle consistera à montrer que « ce qui est rouge est vert et que ce qui est vert est rouge » ce qui de prime abord est fort difficile à la fois mais pas hors de porté moyennant un peu de réflexion et une volonté ferme à demander que soit rendue la Banque européenne aux pays à qui elle appartient et retirer tout ce qui favorise l’accroissement des plus value excessives opérées sur les pays dits « moins riches » permettant aux banques le gonflement des grandes fortunes mais pas une diminution de la pauvreté chômeuse dans sa précarité.

C’est la volonté de changement mais aussi à la fois la demande à ce que soit respectée l’idée d’une Europe plus égalitaire et moins orientée vers la mise en place de moyens de défense pour sauvegarder les grandes fortunes et multiplier leurs moyens de ponction qui feront gagner le « non » et imposer une vue moins boutiquière sur une Europe qui n’est pas qu’une coopérative mais que le texte du traité ne montre pas suffisamment empêtré qu’il est plus ou moins inconsciemment à chercher par tous les moyens à vendre de l’humain et à s’offrir des pays par des opérations banquières alléchantes en échange de revenus proportionnels à l’importance prise par l’activité sur l’échelle du schéma européen mis en question.

Cependant et sachant pertinemment que l’Europe ne se passera pas si vite du capitalisme et qu’il faille de ce fait en quelque sorte coopérer, certains préfèrent utiliser le terme collaborer, dans des « règles du jeu » ; le terme fut employé par le Président Chirac lui-même et clarifie d’autant l’aspect mafieux des rapports noués autour de l’économie, parfois du social et du culturel aussi, militairement cela reste secret plus ou moins longtemps dans la durée. L’Europe n’est certainement pas un jeu dans lequel un certain empressement à fixer des règles irréversibles à un destin qui ne serait commun que pour les financiers, les technocrates et les hommes d’affaires balisés par un tapis de mise savamment encadré par le discours sécuritaire, mystification d’une prospérité acquise à une poignée richissime de dirigeants arrivés une fois de plus à finir au bout du compte à n’être que minoritaire. Minorité qui s’apprête à poursuivre l’œuvre entamée jusqu’aux sols qui la génère pas forcément attirée vers le renouveau intellectuel politique à laquelle se différencie le renouveau de l’engagement politique d’un « non » qui, comme l’avait déjà montré Sartre, est le seul moyen, la seule ressource pour penser la résistance au capitalisme mondialisé et prévenir l’insurrection des groupes.

L.CH

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