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Constitution européenne

Et pour le "oui" alors ???

vendredi 27 mai 2005

Ce traité européen sujet à tant de polémiques irait-il vers « une dernière » ou consolidera-t-il l’achèvement d’un parcours commun situé au-delà de la déchirure politique et l’argument économique qui renforce chez les uns l’adhésion et tantôt développe chez d’autres la hargne de vouloir y faire obstacle ?

Un bon paquet de leaders politiques affirme que le refus du référendum n’aurait aucune influence sur le devenir européen, que voter « non » ne ferait pas obstacle à la poursuite du projet de libre échange que l’ensemble du marché de ce continent développe, élabore et tisse entre les différentes nations qui apportent à ce Conseil de l’Europe déjà sur évalué ou dévalué entre Bruxelles et Strasbourg.

Cela commençait mal au départ et pourtant le parcours européen passant progressivement d’une dizaine de pays co-signataires à une trentaine de pays dont chacun voudrait en posséder une capitale s’est construit autour de l’aide à établir par rapport aux possibilités de revendications mises en valeur par les difficultés que rencontraient des économies moins avancées dans l’évolution de leur intégration sur le marché mondial. Si l’Europe en est aujourd’hui à vingt cinq c’est qu’une certaine cohésion et une efficacité que nous envieraient presque les américains se sont peu à peu faites jour au fur et à mesure qu’à l’époque de son bond en avant des dirigeants socialistes y donnèrent une priorité à leur programme. Le rapprochement franco-allemand ne tenait pas compte des hantises et des peurs que la droite développe grâce au vide de ses discours, le rapprochement franco-allemand n’avait pas dans ses bagages la déviation de propagande liée aux affres du chômage, de la perte des identités - rien que cette appellation identitaire mériterait une étude approfondie à elle toute seule puisqu’elle émane de Français nés sur le sol français qu’il revendiquent avec hérésie ne devrait même pas se poser, paradoxale équivoque -, du « brassage » culturel qui ne peut prendre de valeur morale réelle qu’en étant considéré à hauteur des échanges culturels et non pas dans les sillons de la xénophobie et du protectionnisme de race que prônent ceux qui ne peuvent en saisir la signification. L’économique gravitant et gloutonnant tout ce qui était en son possible autour, l’image du loup ressortant de son ombre en effigie d’une droite extrême consolidant la droite dite plus classiquement centriste mais néanmoins consentante ; une autre Europe serait nécessaire pour redéfinir des textes et réduire la primauté que pourrait prendre la façade économique alors qu’en même temps s’arrêterait les « avancées » ajoutées au Traité de Nice sans que soit certifiée la réunion de nouvelles commissions qui se proposeraient au remodelage.
Tenir compte des contours du paysage politique européen
Le « non » est intéressant en soi, pour l’avenir qu’il cherche à orienter mais pas dans la contestation politique qu’il porte en lui car elle relève d’une inconscience sur le devenir qu’infligerait le « non » français à l’ensemble de ses « partenaires européens » quant aux risques de protectionnisme individualiste étatique se tournant de plus en plus vers l’émulation nationaliste, l’autoritarisme et la consolidation de la réunion de l’ensemble des droites européennes réunies en une seule par sa même extrême, la plus active et revendicative de toutes. L’extrême droite est devenue plurielle ce qui devient inquiétant pour la dilution et la phagocytose qu’elle mobilise en sa base intérieure persuadée qu’elle est l’avenir politique de demain alors qu’elle n’aurait jamais du ressortir du néant de l’histoire qu’elle n’aurait jamais du pouvoir quitter après les traces qu’elle laissât derrière elle au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Un « non » français ne risquerait-il pas de voir un certain nombre d’adhérents se faire claquer la porte sur leurs engagements ? Le « non » français ne risque-t-il pas de faire planer l’ombre de l’isolationnisme sur des Etats « jeunes » dont l’économie serait freinée par un gel de crédits et certainement d’autres répercussions plus inquiétantes encore qui détraqueraient autant le peu d’équilibre maintenu jusque là par des économies présentées conventionnellement comme étant toujours en difficultés, sur la brèche par définition ? La victoire du « non » ferait battre des ailes un Jean-marie Le Pen qui se sentirait alors plus que jamais proche d’un trône et risquerait de conduire nos voisins de l’espace européen à connaître des absurdités de scrutin comme en a connu la France avec son extrême droite au second tour des présidentielles de ce dors et déjà historique 21 avril. L’extrême droite européenne se développant à peu près au même rythme en faisant fleurir les nations qu’elles supportent - supporter nation’s actions - aux quatre coins d’une Europe contestée mais aussi contestataire, ce n’est certainement pas le moment de se rallier à son point de vue même si dans le raisonnement les raisons sont différentes selon qu’on se situe du côté de l’extrême gauche ou de l’extrême droite dont il est question d’autant plus que sa campagne électorale en France sur la question est des plus discrète et l’ampleur dévastatrice incontrôlable.

Passée l’allégresse qu’apporterait la victoire du « non » aux troupes des Le Pen père et fille, considéré qu’elles trouveraient là un terrain propice à les placer sur un piédestal en salut à la France, il ne peut qu’être saugrenu d’aller vers un « non » sous prétexte qu’on irait s’imaginer qu’ainsi on bloquera la droite et la pieuvre d’araignée qu’elle parvient à forcer à son opposition, malheureusement, oubliant par là, même que la gauche s’est construite sa propre défaite en perdant dans ses rivalités internes d’abord des villes aux municipales et les présidentielles ensuite ce qui était plus facilement prévisible. Ceci dit le Parti Socialiste reste le parti démocratique par excellence puisqu’on n’y vire pas les opposants au vote majoritaire de ses militants, ils ne sont pas congédiés et participent aux débats forcément contradictoires. Non sérieusement et en dehors de la validité des arguments du non de gauche et des possibilités qu’il porte en lui, il faut prendre avec méfiance l’éventualité de la victoire du « non » dont on ne peut que redouter une reprise des développements « nationalisticosociophobes » et une recrudescence absolue des lois du marché qui pour s’en sortir deviendraient encore plus virulentes dans la formulation de leur conception et le rattachement que la droite soi disant modérée y verrait. Il faut sans cesse garder en mémoire la manière dont l’extrême droite française en particulier - mais je suppose qu’il doit en être de même dans les autres pays où elle cherche à percer de ses crocs le nouveau paysage politique européen que nous nous préparons à affronter - tourne chaque fois à son avantage, puisque ses effectifs ne cessent de croître, le moindre fait d’actualité prouvant à chacune de ses récupérations la solidité de la machinerie idéologique qui s’y conceptualise ainsi que les désagréments impétueux qu’elle a jeté aux faces d’humanistes consternés bien qu’elle se cache fière et serviable derrière l’église…

L’emportement vers des enjeux politiques croise les conduites les plus invraisemblables…
Dans l’effervescence des conduites on comprend encore plus difficilement l’attitude d’écologistes français venus molester et blâmer le député vert allemand Daniel Cohn-Bendit se présentant avec des pancartes « verts de honte » alors qu’en France l’écologisme est loin derrière l’Allemagne et que nous avons toujours eu une bonne quinzaine d’années de retard sur l’édification d’un programme écologique alors que s’il est un domaine où l’entente et l’union devraient fonctionner c’est bien cette matière écologique définie comme un dépassement du politique. Huant Cohn-Bendit je ne vois pas quelle leçon des écologistes français en retard s’estiment en droit de formuler et propager ainsi les désaccords et briser les ententes qui doivent passer entre les pays et dont Cohn-Bendit est un fin connaisseur. C’est lamentable de recevoir son voisin allemand avec un tel protocole de réception, à plus forte raison si celui-ci est un puissant élu mais probablement branché sur un autre niveau d’écoute !

Enfin il vaut certainement mieux d’opposer des débats mouvementés aux revendications multiples plutôt que de s’engager sur des pistes plus extrêmes utilisant la métaphore de la menace biblique comme Bayrou devenant subitement hypostatique allant jusqu’à s’inventer dans le discours une nouvelle plaie d’Egypte qui s’abattrait sur le multiplex européen qui verrait alors en cas de victoire de ce « non » tant redouté plonger le continent dans une nuit pluvieuse de plus d’une quarantaine de journées. Il ne l’a pas juré, mais dit « en vérité » ! Non franchement Mr Bayrou vous devez en savoir des choses sur cette droite si diverse mais toujours coalisée autour de sa même extrême pour lancer à un auditoire d’étudiants de Sciences Par une entête du genre « en vérité, je vous le dits il pleuvra plus de 40 jours au cas où le non l’emporterait… » etc., etc. Mais c’est intéressant d’analyser comment la propagande utilise l’impacte pontifical pour graisser ses discours par identification comme pour Bayrou et par personnalisation et imitation pour le Président Chirac faisant comme le Pape Jean-Paul II à l’écoute de la jeunesse et mettant parterre un groupe de 80 gamins triés par les portes lycéennes ! De quoi attraper de l’hypotension au minimum ! Là sont les dégâts et leur ampleur lorsque trop de droites font l’Europe ce qui implique qu’il ne faille pas pour autant y dire « non » ou s’abstenir mais poursuivre le retour de la gauche qui est majoritaire au projet européen en France et préparer un terrain favorable à l’accueil de ses voisins aux majorités allant vers la gauche en affirmant par le « oui » l’adhésion à la continuité de ce projet humaniste qu’est la définition de l’espace européen et le règlement de ses marchés relatifs aux termes de l’échange.

En conséquence de quoi il faut s’encourager à voter « oui » pour espérer oser empêcher des dessous de table à l’uranium à plusieurs et dire « oui » à l’Europe de tous pour dire « non » à l’ensemble des droites (aux) réuni.. (-ons élargies et consentantes)…

Dire « oui » c’est dire « non » aux droites réunies en une seule par son extrême aux quatre coins de l’Europe camarade !

Notre Premier ministre est ma foi fort judicieux lorsqu’il évoque avec distance qu’en disant « oui » les électeurs ne voterons pas pour Hollande ou Raffarin précisant qu’il y a l’Europe de hier, d’aujourd’hui et de demain qu’il faut différencier de la France de 2007. Voilà de quoi calmer les positions partisanes et rehausser les enjeux de ce référendum que n’importe quel président aurait engagé puisque cela était prévu depuis que l’élaboration de la Charte européenne vît le jour. Et de rajouter qu’il perçoit cela comme un « bon garçon de France » qui, bien entendu vous l’aurait remarqué, n’est pas la même pour tout le monde même si ce gouvernement estime pour sa gloire fait des choix nécessaires au bon fonctionnement du pays, il en laisse quand même pas mal sur la touche. S’agirait-il alors d’une France que tout le monde ne verrait pas de la même manière, une sorte de vieille France de quarante deux ?
José Bové lorsqu’il prît la décision de s’adjoindre aux forces écologistes marquait là un choix de première importance en tentant de rallier avec lui des conceptions plus progressistes que celles auxquelles sont encore attachées la plupart des congrégations paysannes que ce soit pour l’enracinement à un communisme de luttes des classes - cela se conçoit aisément étant donné le niveau d’extrême pauvreté que connaissent bon nombre d’ouvriers paysans - ou d’attachement à une partie du patronat pour des raisons opposées de grande richesse à l’image de ces propriétaires viticulteurs et de ces gérants de grandes entreprises industrielles agricoles ; nous avons là entre ces deux pôles, toutes les disparités et les antagonismes de notre société en générale. Les agriculteurs et ouvriers agricoles devraient se méfier d’un « non » trop massif empli des certitudes de l’affirmation d’une position contestatrice qui, s’il advenait, par mesures de blocages, verrait les allocations / subventions / aide aux sinistrés des caprices de la climatologie diminuer comme elles le sont d’ailleurs déjà au niveau associatif sans que le « non » ne l’ait déjà emporté.
Passé ces quelques rappels tous récents avec la question européenne nous atteignons des problèmes d’éthique politique considérables et oublions avant tout que finalement c’est peut être la justice européenne qui n’est pas appliquée comme elle devrait l’être. Qu’une fraction minoritaire issue du Parti Socialiste vienne semer le trouble et cherche à imposer ses volontés à l’ensemble d’un parti relève d’ambitions limitées puisque ses vues ne pourront s’accepter par le plus grand nombre et de leur rappeler qu’au-delà du manque de respect qu’ils vouent à leurs aînés, ils risquent à contre coup, d’entraîner l’ensemble de l’espace européen dans d’irréversibles processus car il faut insister que pour faire une bonne politique il ne faut pas se positionner contre certaines formes de pouvoir et vouloir changer le cours du temps par un soudain besoin pressent d’anti-mondialisme et la subite remise à l’ordre du jour des anciennes valeurs qui forgèrent le socialisme et qui ont échappé depuis longtemps des mains des communistes. A trop vouloir imposer des directives trop à gauche, nous connaissons les réactions droitistes et le lot de fuites des capitaux qui suivent les orientations de politiques qui se destineraient à mettre un cap trop à gauche. Faire une nouvelle charte ou traité, voire même une constitution puisque ce serait là la phase ultime que souhaitent la plupart des adhérents à l’Union relève d’un goût pour la satyre et reléguer les travaux antérieurs à de l’opportunisme de situation. Situation fort chaotique au Parti Socialiste qui est en passe de passer pour le parti le plus anarchique du moment et surtout et ô combien dénué de toute raison lorsqu’on tient compte de l’opposition avec qui il faut toujours gouverner. Oui pour une Europe plus équitable et plus sociale mais cela coûtera cher et sans les financiers généralement conservateurs et situés dans de solides partis droitiers, je ne vois pas comment feront les vainqueurs d’un éventuel « non » pour harmoniser leur rêve européen à l’ensemble des pays qui, pour la plupart d’entre eux atteignent des niveaux de pauvreté largement inférieurs aux nôtres. A trop prôner le « non », certains pays ne risquerait-ils pas de quitter le symposium des vingt cinq voyant que cela engage des dépenses dans leur économie sans qu’en retour des gains soient apportés. L’Europe n’est certes pas une cagnotte qui permettrait à certains de donner libre cours au dumping économique aux vues et aux sus de tous mais reste une manière de réguler les échanges sachant pertinemment que ce système de régulation a affaire à de solides pouvoirs financiers. Il existe d’autre part un impôt européen assigné aux pays les plus en compétitivité qui sert de fonds communs pour que puisse être apporter une aide effective aux pays les plus en difficultés dans les cas de catastrophes naturelles, inondations, glissements de terrains et autre moult cataclysmes témoignent un peu partout en Europe de la nécessité d’un « oui » permanent à l’idée du traité européen. Mais cette aide européenne favorise également les professions à risque notamment dans le domaine de la pêche où l’imposition de quotas ne suffit plus à rémunérer convenablement nos voisins Portugais ou Espagnols, les Français en bénéficiant également dans les exploitations bovines et ovines, alors ne tergiversons pas sur la nécessité européenne car les textes en eux sont respectables, ce qui l’est moins c’est qu’ils sont malléables actuellement par une forte majorité de droite. De Poutine à Berlusconi mais aussi en passant par Chirac on saisit de quelle envergure le traité peut s’enhardir lorsqu’il est livré ou accaparé par des droitiers sans scrupules. Du point de vue économique il n’y a que la répartition et la redistribution des bénéfices qui reste dans la même poche et la victoire d’un « non » n’aurait pour seul avantage que de bloquer les si maigres croissances des pays de l’Union alors que le « oui » convaincu continuera sa progression pour plus de social et une meilleur répartition budgétaire mais de grâce n’enlevons pas l’Europe de son trajet sous prétexte que ces droites en une seule par sa même extrême en fait n’importe quoi et que la justice européenne se retrouve bouche bée faute d’accusations suffisamment valides et pourtant réelles des abus possibles au sein de l’univers européen. « Oui » l’Europe n’est pas encore le havre de paix qu’elle pourrait être mais en disant « non », les projets de la minorité socialiste française subitement transformée en majorité aléatoire - car nous ne saurons jamais combien de droitiers, tous bords confondus, aurons sur signés ce « non » vindicatif - risquent fort de ne pas être acceptés par l’assemblée européenne qui exigera une majorité lors de votes concernant des amendements aux textes qui rappelons-le sont déjà en vigueur et il faudra attendre quoi qu’il advienne qu’une majorité rouge prenne les bancs de ce Conseil européen bruxellois et strasbourgeois ce qui est loin d’être gagné d’avance. Des réticences dues aux équilibres des pouvoirs enfreindront ce doux rêve projeté sur une échelle européenne qui n’en demandait pas temps et que la France a gravement compromise en se permettant de perdre successivement mairies de provinces et présidentielle de la République par le manque de discipline émanant de la part de certains de ses dirigeants. Sans vouloir raviver de vieilles polémiques si la stabilité du parti socialiste avait pu être maintenue nous n’angoisserions pas autant sur ce « oui » européen qui fut toujours une routine et assurément que d’autres moyens de pressions seraient exercés au près des chefs d’Etat russes, italiens et espagnols pour que soient pris en considération les cas des prisonniers politiques de droit commun enjôlés quand même un peu par notre faute. Pour avoir des idées forces et des revendications effectives il faut déjà bénéficier d’un pouvoir qui soit du plus solide chez soi, en sa nation, pour que d’autres s’y plient sous la pression morale. Cela c’est aussi l’Europe et les prisonniers politiques forts nombreux dans les trois pays cités oubliés même par le droit de bénéficier d’un avocat sont victimes de justices expéditives non encore alignées comme il le faudrait sur le projet européen lié aux droits de l’homme. En disant « oui » à l’Europe des négociations pourront reprendre pour leur libération, un « non » pourrait les compromettre distanciant alors un Poutine de plus en plus libre et autoritaire rapproché des Etats-Unis dans sa lutte contre le terrorisme. Attention cela ne veut pas dire qu’il serait souhaitable de légitimer le terrorisme mais qu’il faille appliquer les principes des droits de l’homme à tous prisonniers même si l’économique échappe une fois de plus aux forces de gauche comme ce fut le cas déjà en 1981 lors de la fuite massive de capitaux. Ils auront dit « non » et pourront faire la quête car la démocratie et ses changements de majorité n’est pas au bout de ses surprises alors il ne faudrait pas se priver d’une charte qui n’est pas si mauvaise lorsqu’on est au pouvoir (et la gauche y est au plan européen) et qu’on éprouve toutes les difficultés du monde à faire passer les avancées sociales revendiquées. Ils auront dit « non » et s’en mordront les doigts lorsque sera bloquée la croissance et le pouvoir d’achat mis en sérieuse déclinaison faute d’avoir oublié qu’un pays se gagne par les urnes avec des programmes qui satisfassent autant les gouvernants que les gestionnaires. La droite a de bons gestionnaires et devrait se contenter de gérer mais pas de gouverner car la droite qui gouverne est devenue aujourd’hui une absurdité historique dans son cimetière du prolétariat.
Un « oui » vraiment européen, vraiment socialiste
Le Parti Socialiste vote "oui" pour préserver ses acquis politiques dans le quorum européen et poursuivre le soutient qu’il pourra apporter à ses partenaires socio démocrates présents dans les autres pays qui gagnent progressivement - le Pays basque, l’Italie, récemment et à l’Est d’une manière plus continue - des victoires électorales désavouant ainsi, non pas seulement quantitativement mais aussi au niveau de la question du choix politique à envisager à l’avenir et qui ne se résoudra qu’en tranchant une bonne fois pour toutes entre la droite et la gauche dont les programmes politiques sont totalement opposés étant donné que pour le groupe de droite plus ou moins réuni par l’extrême qui le sous-tend, l’efficacité économique, la mystification sécuritaire et le mythologique ordre patriotique se soucient peu des laissés pour compte jugés trop facilement incompétents, des disparités du pouvoir d’achat trop à l’écart des équités revendiquées par le minimum que devrait exiger le concept de dignité humaine - sur coûté chez les uns, dévalué et au rabais chez d’autres - et encore moins de la main d’œuvre flottante à contrats écourtés qui gonfle la masse salariale au chômage et les embauches bons marché dont le patronat escompte tirer tous les bénéfices.

La solidarité avec ses voisins européens de gauche entend résoudre d’une manière plus contractuelle, en passant par les urnes, l’aptitude à poursuivre à l’unisson du « oui » conçu par les écologistes, une autre manière de changer la société pour qu’elle soit vivable par le plus grand nombre des individus qui la compose tout en rejetant aux antipodes de ses programmes la notion révolutionnaire, bien trop souvent reprise également par les véhicules idéologiques de l’extrême droite au taux élevé d’activistes révolutionnaires, pour garder de la chance électorale des scrutins sa capacité contre révolutionnaire à préserver le monde du chaos. L’Europe édifiée, appartenant autant à droite qu’à gauche mais dont la décision française est plutôt d’une majorité politique démocratique et sociale verte, ne peut envisager un retrait des forces de gauche qui chercherait à s’imposer par la traduction d’un « non » d’opposant constitutionnel ce qui n’est pas très républicain déjà mais renforcerait ensuite le corps droitier à développer l’occulte pouvoir dont il a le secret dans l’espoir de ne pas sombrer dans l’engloutissement de son élitiste politique.
Une fois compris l’accompagnement qu’il faut subir par les gouvernements de droite, saisi le potentiel de l’équipement étatique qu’elle utilise pour mener à bien sa rigueur - de manière excessive lorsqu’il s’agit de montrer ses dents si les réticences manifestées à l’encontre des lois de modification deviennent trop explicites1 -, l’Europe ne peut en aucun cas faire l’objet d’une chasse gardée dans laquelle elle implanterait l’implantation incontrôlée de ses profits et encore moins s’en revendiquer comme la principale pièce maîtresse de son évolution. La situation d’une France européenne à gauche se heurtant déjà à des problématiques intérieures avec son opposition n’a pas, hors frontières, la mainmise sur l’orientation des choix. Majoritairement le conservatisme et le nationalisme tiennent à garder des mesures de retrait et de protectionnisme par le partenariat de secteurs à haut rendement financier (technologies de pointe, nucléaire, recherche spatiale) en laissant aléatoire la redistribution vers des secteurs moins rentables dont elle semble décidée à raccourcir ou écourter l’aide sociale qu’elle a décidément, historiquement, du mal à accepter (digérer) parce que cela l’ampute des possibles ponctions qu’elle s’autorise à opérer sur les marges bénéficiaires. Convertissant socialement les problèmes liés à la crise et au chômage en questions d’inactivité et d’ « encroûtement » (pour faire simple) mettant cela sur le compte d’attitudes qui ne cadrent pas aux préceptes de sa conception paternaliste du pouvoir, la droite dans l’ensemble a de multiples bras droits au « cœur » de l’interactionnel « marché drome » de la clôture européenne qu’un coup de boutoir tel que celui du « non » n’empêcherait en rien d’en poursuivre le fonctionnement et aurait pour conséquence d’apporter moins de social encore par une restriction des crédits ainsi qu’un accroissement de la pauvreté dont elle pourra toujours se flatter.

"OUI, OUI, OUI, OUI…"
D’un mois à l’autre - les plus populaires lanceront à la cantonade que les semaines se suivent et ne se ressemble pas -, de février à mars la mobilisation syndicale a rameuté pas moins de 200 000 manifestants supplémentaires à l’organisation de ses défilés passant de 500 000 à 700 000. Malheureusement le gouvernement continue de faire la sourde oreille, à croire qu’au-delà de un million de gens dans la rue, les revendications ne semble pas être prises au sérieux. De la crise scolaire portée à bout de bras par des mouvements lycéens impatients de rentrer en politique au chamboulement orchestré par une nouvelle donne dans les remboursements de la sécurité sociale ainsi qu’une épuration des soins la France avance les bras ballants pour la plupart des citoyens hantés par les menaces de licenciement, les menaces qu’inflige les projets de re-localisation et la toujours crise très prégnante qui frappe le pouvoir d’achat. Et pourtant n’est-il pas surprenant de voir jusqu’en Chine les paysans se faire réquisitionner leurs champs de riz pour y construire à la place des centrales nucléaires ? Lorsque l’Afghanistan et les plaines de Chebaa auront saisi l’astuce et trouver les financiers constructeurs pour remplacer les champs de pavot par des usines de l’atome fissible nous comprendrons probablement que l’humanité court à sa perte à la vitesse accélérée.

Dans l’effervescence des marchés financiers l’Europe espère sauver son statut lors de l’échéance française du référendum portant sur l’acceptation ou la négation du projet de constitution européenne. Le sommet des chefs d’Etat réunis à Bruxelles achevé avec deux heures d’avance comme pour sceller l’aspect inhabituel de la rencontre rappelait au Président Chirac l’engagement français et la part active prise par eux, tous partis confondus, dans une attirance vers une certaine idée de cosmopolitisme. Malheureusement ce sont les financiers qui s’emparent de l’idée européenne et il devient normal que dans un tel déséquilibre une majorité pour le non ne peut que se concrétiser au fur et à mesure que les politiques à sens unique déferlent un peu partout sacrifiant un net recul de la gauche européenne aux promoteurs des profits en tous genres. Une victoire du non raffermirait cette situation et multiplierait l’aspect profitable de l’aubaine ainsi qu’un renforcement accru des émulations nationalistes devenues de plus en plus aptes à faire émerger des droites alors à vau l’eau tentées par des jonctions avec leur même extrême. Attention, danger ! Toi socialiste qui voudrais faire du non une parodie de politique contestatrice, les régimes en vigueur risqueraient de se durcir et de forcer l’entrave encourue par la désapprobation d’un projet européen commun, issu de politiques communes tant au niveau de l’agriculture, de la pêche et de l’écologie. Le oui socialiste implique une reconnaissance de ces acquis et vise non pas une adhésion au tout libéral argumentant à l’aide des paradigmes droitiers un pactole à rafler mais se base sur la reconduction des engagements pris au seuil d’un pacte de stabilité dont tout le monde semble en avoir oublier la valeur, la signification et l’importance. Un oui écologiste n’a certainement rien à voir avec un oui u-m-péisé et n’a rien de comparable avec une libéralisation à outrance des élites de droite qui se sont emparées du concept européen dès lors que leur retour au pouvoir fut possible. Changer le monde et la société ne peut se faire en passant par le « non », il signifierait un désaveu complet, un retrait catégorique pur et simple, voire même un désengagement total laissant alors l’Europe à ses pires situations d’affolement de la tension sociale. C’est par le « oui » que pourront être récupérées les situations catastrophiques dans lesquelles nous plongent les absolutistes et autoritaires - économiques bien plus que relevant de la sécurité publique celle-ci n’étant qu’un tremplin pour des tentatives plus soutenues - des politiques que la droite fait déteindre sur l’idée d’une Europe égalitaire, paritaire et unie. La complexification de la politique intérieure française n’en doutons pas aura une part importante lors de la décision que prendra le peuple français à la date butoir de l’échéance référendaire. C’est certainement là un atout majeur pour le gouvernement Raffarin et le Président Chirac espérant tous deux faire sienne la situation de quiproquos qui mettrait dans l’ambivalence constitutionnelle un parti socialiste désabusé en cas de victoire dece « non »tant redouté. Et si tout cahote par après, ils pourront se targuer de leur traditionnel « c’est la faute au socialisme » et poursuivre la casse engagée de leur politique chaotique dont les prétendues promesses de paradis qui devaient succéder à l’hypothétique purgatoire pris aux mains des socialistes ; ne resterait qu’un chaos politique apte à faire place à de nombreuses dérives sans compter l’adieux et la remise au placard de nombreux projets pas seulement articulés autour de l’idiome économique mais également synthétisés autour d’axiomes aux paramètres incontournables. Le plus insupportable restant à n’en pas douter en cas de victoire du « non », serait de voir la dette européenne supprimée ce qui impliquerait encore une prise de bénéfices supplémentaire allant dans la poche de ces actionnaires qui n’ont pas pour coutume de respecter les régulateurs de base de cette idée européenne. C’est donc en disant « oui » que pourront s’imposer ces régulateurs ce en quoi l’acceptation du projet qui traite de l’Europe assurerait une régulation des marchandises et des personnes comme cela l’était stipulé lorsque des socialistes parvenaient encore à faire passer des lois.

L.CH

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